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Coronavirus : "Nous sommes convaincus qu’il est possible de faire du vaccin un bien public mondial", explique la directrice France de la Fondation Bill Gates

Un téléthon mondial organisé à Bruxelles pour financer la recherche et le développement d’un vaccin contre le coronavirus a permis de récolter 7,4 milliards d’euros de contributions.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Un laboratoire de recherche pour trouver un vaccun au Covid-19 en Chine, le 29 avril 2020. (NICOLAS ASFOURI / AFP)

"Nous sommes convaincus qu’il est possible de faire du vaccin" contre le Covid-19 "un bien public mondial", déclare lundi 4 mai sur franceinfo Béatrice Néré, la directrice France de la Fondation Bill Gates, après le lancement d’un téléthon mondial organisé à Bruxelles pour financer la recherche et le développement d’un vaccin contre le coronavirus.

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Ce marathon en ligne de trois heures a permis de récolter 7,4 milliards d’euros de contributions, mais sans les États-Unis, l'un des grands absents du jour. La Fondation Gates s'est engagée, elle, pour 125 millions d'euros.

franceinfo : La Fondation Bill Gates regrette-elle l’absence des États-Unis ?

Béatrice Néré : La Fondation regrette toujours quand un État aussi important que les États-Unis est absent d’un moment aussi important. Cependant, les États-Unis restent l'un des principaux donateurs mondiaux en matière de recherche et de développement, par exemple via le Biomedical Advanced Research and Development Authority ou l'Institut national de santé. Et les États-Unis sont aussi l'un des principaux contributeurs au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi qu’à l'Alliance Gavi (Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination, ndlr). Ces deux organisations joueront un rôle clé dans la distribution des solutions médicales en lien avec le Covid-19 dans les pays à faible revenu.

Il y a eu 7,4 milliards d’euros de promesses de dons. Savez-vous exactement où va partir tout cet argent ?

Les fonds iront à différentes organisations en fonction de leurs missions et de leur expertise. Par exemple, les fonds dédiés à la recherche et au développement des vaccins, pour lequel 1,4 milliard de dollars ont été récoltés aujourd’hui, seront alloués à la coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI, ndlr). Alors que les fonds Recherche et développement sur la thérapie et le diagnostic iront à un autre organisme. Tous font partie de cette plateforme inédite qui a été lancée la semaine sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé.

Pour Emmanuel Macron, le vaccin doit être "un bien public mondial". Pensez-vous cela réalisable, dans le monde dans lequel on vit ?

Nous sommes convaincus qu’il est possible de faire du vaccin un bien public mondial. C'est d'ailleurs la manière dont notre fondation opère au jour le jour. Et en regardant la mobilisation historique des pays qui ont participé aujourd'hui à cette conférence, ce lancement du téléthon mondial, ainsi que les acteurs privés et les organisations multilatérales qui se rejoignent à cet effort, nous pensons que c'est possible. Dès le début, dans les conversations que tout le monde a pu avoir autour de cette crise du Covid-19, le principe fondamental au cœur de notre réponse s’est articulé autour de l'accès à tous et pour tous au même moment à un vaccin, un traitement ou des diagnostics. Et ce qui m'impressionne et qui impressionne la Fondation, c'est de voir à quel point plusieurs leaders politiques comme le président Emmanuel Macron, la chancelière Merkel et d'autres, étaient présents aujourd'hui pour soutenir ce projet et montrer qu’ils avaient vraiment ce principe d'équité à cœur.

Quel est l’objectif qui a été fixé dans l’espoir de trouver un vaccin ?

L'objectif est triple. C'est de pouvoir accélérer les diagnostics, les traitements et les vaccins contre le Covid-19. Par exemple, on a besoin de 10 à 15 ans en moyenne pour développer un vaccin. Aujourd'hui, on voudrait pouvoir resserrer le timing sur 12 à 18 mois. Même chose pour toutes les recherches médicales qui en découlent. Au lieu de les faire de manière séquentielle comme d’habitude, il faudrait pouvoir les faire en parrallèle pour gagner du temps. Et cela demande évidemment des financements supplémentaires.

Y a-t-il eu des engagements pour l’Afrique dans le cadre de ce téléthon mondial ?

Oui, énormément. Le président de l’Afrique du Sud était aussi présent aujourd'hui pour représenter l'Union africaine. Quand on dit accès à tous, c’est y compris dans les pays les plus pauvres. L’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination va distribuer ses solutions aux pays d'Afrique, qui ont déjà eu de belles promesses de dons.

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