Coronavirus : Oxford lance des essais cliniques pour un vaccin au pas de charge
Les chercheurs britanniques ont l'espoir très ambitieux de pouvoir rendre disponible ce vaccin pour le public dès l'automne.
Course contre la montre. L'université d'Oxford doit lancer, jeudi 23 avril, des essais cliniques sur l'homme pour un vaccin contre le nouveau coronavirus. Les chercheurs de la prestigieuse université britannique affichent l'espoir très ambitieux de pouvoir le rendre disponible pour le public dès l'automne.
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Parmi la centaine de travaux de recherche dans le monde pour trouver un vaccin – seule voie possible selon l'ONU pour un retour à la "normalité" –, sept en sont pour l'heure au stade des essais cliniques sur l'homme, selon la London School of Hygiene and Tropical Medicine. De tels essais ont déjà commencé en Chine et aux Etats-Unis et doivent débuter à la fin du mois en Allemagne, où l'autorité fédérale chargée des vaccins a donné mercredi son feu vert.
"Développement prometteur"
Les travaux de l'université d'Oxford sont fortement soutenus par le gouvernement britannique. Le ministre de la Santé, Matt Hancock, a annoncé mardi le début des essais sur l'homme ce jeudi. Devant une Chambre des communes réunie en partie par vidéo mercredi, il a salué un "développement prometteur", soulignant qu'il faudrait en temps normal "des années" avant d'arriver à un tel stade de recherche.
Dans sa première phase, l'essai mené par le Jenner Institute de l'université d'Oxford, destiné à évaluer la sécurité et l'efficacité du vaccin, concernera jusqu'à 1 112 volontaires. Parmi eux, 551 recevront une dose du potentiel vaccin, l'autre moitié un vaccin témoin. Dix participants recevront deux doses du vaccin expérimental, espacées de quatre semaines.
Un calendrier "hautement ambitieux"
Estimant à 80% les chances de réussite, l'équipe de la professeure Sarah Gilbert prévoit, parallèlement aux recherches, de produire un million de doses disponibles d'ici au mois de septembre, afin de rendre le vaccin largement disponible dès l'automne en cas de succès. Mais les équipes qui mènent ces recherches précisent sur le site qui leur est consacré que ce calendrier est "hautement ambitieux" et pourrait changer.
Le directeur des services sanitaires britanniques, Chris Whitty, a reconnu mercredi que la probabilité d'obtenir un vaccin ou un traitement efficace "dans l'année qui vient est incroyablement faible". En attendant, a-t-il averti, "je pense que nous devons être réalistes à ce sujet – nous devrons compter sur d'autres mesures, sociales, qui sont bien sûr très perturbatrices".
Trouver un vaccin est la seule voie possible pour un retour à la "normalité" dans le monde, a prévenu la semaine dernière le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Il a appelé dans ce domaine à accélérer les projets en développement. Lundi, l'ONU a adopté une résolution pour appeler à un accès "équitable, efficace et rapide" à un éventuel vaccin.
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