Coronavirus : plus de 27 000 avocats pourraient quitter la profession dans les mois à venir en raison de la crise sanitaire, selon une enquête
Quatre cabinets d'avocats sur 10 sont totalement à l'arrêt et parmi ceux qui travaillent encore, les deux tiers estiment que leur activité est réduite de moitié.
Les résultats de l'enquête commandée par le Conseil national des barreaux sont alarmants : plus de 27 000 avocats pourraient quitter la profession dans les mois à venir en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus (39%). 10 000 des 70 000 avocats de France ont répondu à l'enquête réalisée entre les 8 et 12 avril et consultée par franceinfo mardi 21 avril.
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Dans le détail, 28% des avocats déclarent qu'ils vont changer de profession après la crise, 6% préviennent qu'ils vont faire valoir leurs droits à une retraite anticipée et 5% pensent fermer leur cabinet, ce qui fait un total de 27 300 avocats qui pourraient quitter la profession sur les 70 000 que compte la France.
Alors que les tribunaux tournent au ralenti, que la justice civile et les prud'hommes sont à l'arrêt et que la justice pénale ne fonctionne que pour les urgences, les cabinets d'avocats enregistrent un fort ralentissement de leurs activités et se retrouvent d'autant plus fragilisés qu'ils ont été touchés par la grève des avocats contre la réforme des retraites pendant deux mois.
4 cabinets sur 10 à l'arrêt
Quatre cabinets d'avocats sur 10 sont totalement à l'arrêt et parmi ceux qui travaillent encore, les deux tiers estiment que leur activité est réduite de moitié. Par ailleurs, 80% des cabinets estiment avoir un chiffre d'affaires diminué de moitié, alors que 91% des avocats sont en télétravail.
Alors que 65% des avocats n'ont aucune rentrée d'argent, 86% déclarent ne pas se rémunérer ce mois-ci pour sauver leur cabinet, six avocats sur dix ont demandé l'aide de 1 500 euros du gouvernement pour soutenir les entreprises. Mais déjà, près de la moitié des avocats pensent qu'ils devront faire un prêt pour s'en sortir, 9% des avocats déclarent ne pas avoir pu payer leurs charges et 2% envisagent une cessation de paiement.
Par ailleurs, 1% des jeunes avocats qui travaillent dans des cabinets ont été licenciés depuis le début de la crise du coronavirus, tandis que 10% voient leur rémunération maintenue alors qu'ils n'ont plus d'activité et que 60% travaillent seulement partiellement.
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