Coronavirus : plusieurs syndicats accusent SFR de faire "des économies sur la masse salariale" grâce au chômage partiel
Ils appellent à faire grève mercredi et jeudi.
CFDT, Sud et CGT accusent SFR de faire "des économies sur la masse salariale" en ayant recours au chômage partiel pour près de 5 000 salariés et "en les faisant supporter par la collectivité, la solidarité nationale", explique Sylvie Fondacci de la CGT à France Inter mercredi 8 avril, alors que la CGT et Sud ont lancé un appel à la grève pour mercredi et jeudi.
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Le 23 mars, les salariés de SFR ont reçu un courriel du directeur général Grégory Rabuel expliquant que l'entreprise enregistrait "une baisse significative" de son activité et que par conséquent elle avait "décidé de recourir au chômage partiel à compter du 23 mars pour un grand nombre" d'entre eux, environ 2 300 personnes, comme pour les 2 700 salariés des boutiques depuis le début du confinement le 16 mars.
Les syndicats dénoncent un "effet d'aubaine" alors que "l'activité courante tourne toujours"
"Il fallait s'adapter et nous l’avons fait avec agilité et responsabilité", défend le directeur général de SFR qui craint des pertes économiques importantes pendant la crise sanitaire et dont l'objectif "est bien de conserver la capacité d'investissement pour la reprise post-crise".
Mais les syndicats montent au créneau. Le délégué syndical central de la CFDT Xavier Courtillat regrette un "effet d'aubaine". "On se focalise sur le manque à gagner prévisionnel, mais l’activité courante, elle, tourne toujours !", abonde Frédéric Vanden-Bil du syndicat Sud, puisque "les services techniques sont sur le pont pour dépanner les clients, hôpitaux, banques et même le grand public" qui télétravaille ou suit ses cours à distance.
Pas de chômage partiel ni chez Free, ni chez Orange
"Et pourquoi mettre des salariés du marketing, du juridique en chômage partiel ?" s’interroge la CFDT. "Ils peuvent tout à fait continuer à travailler à distance", d'autant que les autres opérateurs de télécoms n'ont pas pris la même décision que SFR. Bouygues n'a recours au chômage partiel que pour les salariés des boutiques, et ni Orange ni Free n'y ont recours.
Un CSE [comité social et économique] est organisé mercredi à SFR pour définir précisément le chômage partiel dans l'entreprise. À la veille de cette réunion, SFR a décidé d'annuler le chômage partiel pour 416 salariés "des directions juridiques, financières, relations client", annonce le directeur général. Si la CFDT s'en félicite, ça ne suffit pas à satisfaire la CGT et Sud qui appellent à la grève mercredi et jeudi, dénonçant une perte de 16% des revenus de nombreux salariés.
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