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Covid-19 : ce que l'on sait du forfait psy pour les enfants et les adolescents

Ce dispositif donne droit à dix séances gratuites chez un psychologue. Il s'adresse aux mineurs souffrant de troubles psychiques à cause de la crise sanitaire.

Article rédigé par franceinfo
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Un petit bateau fait de morceaux de bois, avec pour voile un masque chirurgical, flotte sur un cours d'eau à Briançon (Hautes-Alpes), le 23 avril 2021. (THIBAUT DURAND / AFP)

Le Covid-19 n'affecte pas seulement les corps, mais aussi les esprits, notamment ceux des plus jeunes. Ainsi, les professionnels constatent ces derniers mois une hausse des pensées suicidaires dans cette catégorie de la population. Emmanuel Macron en a pris acte le 14 avril, lors d'un déplacement dans le service de pédopsychiatrie au CHU de Reims. Le chef de l'Etat a alors annoncé la mise en place d'un forfait spécial pour que les personnes de moins de 18 ans dont la santé psychique est affectée par la crise sanitaire puissent se rendre chez un psychologue. Les contours de cette aide ont été précisés dimanche 2 mai. Voici ce que l'on sait à ce sujet.

De quoi s'agit-il ?

Ce forfait psy donnera accès à dix séances maximum chez un psychologue de ville. Celles-ci seront gratuites pour le patient, car entièrement prises en charge par l'Assurance-maladie. Les enfants de 3 à 17 ans qui souffrent de troubles psychiques "légers à modérés" pourront en bénéficier, selon l'équipe d'Adrien Taquet, secrétaire d'Etat en charge de l'Enfance et des Familles, citée dans Le Parisien (article pour les abonnés). La première consultation, d'une durée de 45 minutes, servira à faire le point sur la santé mentale de l'enfant ou de l'adolescent. Les séances suivantes dureront autour de 30 minutes.

Comment y avoir accès ?

Le dispositif est semblable à celui mis en place pour les étudiants, qui bénéficient également, si besoin, d'un suivi psychologique, mais sur trois séances seulement (éventuellement renouvelables). Les parents doivent d'abord emmener l'enfant ou l'adolescent chez le médecin traitant, dans un hôpital ou un centre de soins. Le praticien déterminera si le jeune patient a besoin d'une aide psychologique. Si tel est le cas, il délivrera une ordonnance et les parents pourront contacter, à partir d'une liste prédéterminée, un psychologue à proximité de chez eux. Il leur faudra se rendre sur une plateforme, sur le modèle de Santé psy étudiant, pour trouver les spécialistes participant à l'opération près de leur domicile.

A partir de quand ce dispositif sera-t-il accessible ?

Il sera en principe opérationnel à partir de la fin du mois de mai. Pour bénéficier de la prise en charge des dix séances, il faudra avoir eu sa première consultation chez le psychologue d'ici le 31 octobre. Le forfait psy doit prendre fin le 31 janvier 2022.

Combien de jeunes se trouvent en détresse psychologique ?

On ne connaît pas exactement leur nombre. L'agence nationale Santé publique France a pour sa part annoncé qu'elle allait lancer au printemps 2022 une enquête pour "suivre dans le temps la santé mentale des enfants de moins de 11 ans" et établir des indicateurs dans ce domaine. 

Selon plusieurs spécialistes, il y a urgence. "Depuis le 31 octobre, on a assisté à un nombre de crises suicidaires, à savoir des tentatives de suicide, mais aussi des jeunes qui présentent des idées suicidaires, en particulier pour les moins de 16 ans, qui a été multiplié par deux et demi", a témoigné en mars sur franceinfo Sylvie Tordjman, cheffe du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie enfant et adolescent au centre hospitalier Guillaume Régnier, à Rennes. Par ailleurs, les hospitalisations des moins de 15 ans pour motif psychiatrique sont en hausse de 80%, a rapporté en mars Angèle Consoli, pédopsychiatre et membre du Conseil scientifique

"L'anxiété de l'isolement social, l'anxiété du contexte, les incertitudes quant à l'avenir et les difficultés des familles et des parents" touchent de plus en plus d'enfants et d'adolescents, a expliqué de son côté Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie et cheffe du service des urgences pédiatriques du CHU de Nantes. Ces facteurs "sont vécus par les enfants comme des choses particulièrement anxiogènes". Des enfants qui, selon elle, sont de plus en plus jeunes. 

"L'âge des enfants qu'on reçoit est beaucoup plus étendu que ce qu'on pouvait connaître jusqu'alors, puisqu'on a des enfants à partir de 7/8 ans, qui manifestent déjà des symptômes d'angoisse majeurs."

Christèle Gras-Le Guen, cheffe du service des urgences pédiatriques du CHU de Nantes

sur franceinfo

La pédiatre note enfin qu'"il y a aussi de très jeunes enfants, âgés de 2/3/4 ans, qui dorment mal, qui mangent moins bien. Ce sont des symptômes de stress un peu différents mais qui expriment aussi, à leur manière, les inquiétudes du moment".

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