Covid-19 en Europe : face au virus, "il nous manque ce fil d'Ariane commun qui permettrait d'être cohérents et coordonnés"
Anne Sénéquier, médecin et co-directrice de l’Observatoire de la Santé à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques, estime que les pays européens ne se coordonnent pas assez pour lutter contre le Covid-19.
En Europe, "il nous manque ce fil d'Ariane commun qui permettrait d'être cohérent et coordonné", a affirmé samedi 10 octobre sur franceinfo la médecin Anne Sénéquier, co-directrice de l’Observatoire de la Santé à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), alors que les restrictions sont également la règle dans les autres pays d'Europe pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19. Un couvre-feu est en vigueur dès ce samedi soir à Berlin où les bars, les restaurants et tous les commerces devront fermer. Depuis jeudi à Bruxelles, les cafés et les bars doivent laisser portes closes. Madrid est confinée partiellement et placée en état d'urgence sanitaire.
Pas assez de règles claires
Anne Sénéquier constate qu'il y a "autant de protocoles différents que de pays différents. Quelque part, c'est pertinent dans un sens où l'épidémie va être différente dans chaque pays, puisqu'on a une population avec une pyramide des âges différentes, des vulnérabilité différentes". Selon elle, il est "évident" qu'il faudrait des règles plus claires en Europe. "On l'a ressenti fortement cet été, ne serait-ce que lors des fermetures ou ouvertures des frontières en Europe, où tout le monde avait signé un accord pour que cela soit coordonné. Et finalement, tout le monde a fait comme il a voulu."
Avec 28% de malades en plus entre la semaine dernière et la semaine précédente, "l'Europe paye un petit peu ce qui s'est passé cet été et c'est ce qu'on évoquait depuis début juillet, avec l'arrivée de l'été, un flux de population important et un lâchage des mesures barrières". "L'Europe, dans son entièreté fait face à une recrudescence de cas", souligne Anne Sénéquier.
Chacun va essayer de répondre en fonction de sa population, sans forcément se concerter, malheureusement, avec ce qui se passe à côté
Anne Sénéquierà franceinfo
Aujourd'hui "le contexte diffère", alerte la médecin. "On arrive vers l'automne. La grippe arrive et toutes les maladies de l'hiver que l'on a chaque année. On est moins sur l'extérieur, donc on est dans des espaces clos avec beaucoup de monde. Cela complique la mise en place de ces mesures." Selon Anne Sénéquier, il faut donc "se réapproprier ces messages, de reprendre confiance dans les autorités sanitaires".
Elle estime que "ce qui nous dessert énormément" est de "toujours questionner, d'aller sur le complot ou les fake news, tout ce qui va noyer le message initial".
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