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Covid-19 : il n'est pas "exclu qu'on soit obligé d'avoir de nouveau des mesures de confinement beaucoup plus strictes", estime l'infectiologue Odile Launay

Un confinement ciblé sur les personnes à risque, qui peut être "d'une durée relativement courte" est quelque chose "qui doit être étudiée de façon très sérieuse", affirme l'infectiologue.

Article rédigé par franceinfo
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Odile Launay, infectiologue à l’hôpital Cochin à Paris. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Si on peut éviter un nouveau confinement, on va tout faire pour. Mais ce n'est pas du tout exclu qu'on soit obligé d'avoir de nouveau des mesures de confinement beaucoup plus strictes", a affirmé jeudi 21 janvier sur franceinfo Odile Launay, professeure en maladie infectieuses à l'Université de Paris, membre du comité scientifique vaccin Covid-19 et coordinatrice du centre de vaccinologie Cochin-Pasteur. La France pourrait être amenée à "prendre des mesures plus dures" comme un "confinement", si la situation devait évoluer dans le pays, avec une "pente épidémique à l'anglaise", a admis le ministre de la Santé, sur le plateau du 20 heures de TF1.

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Odile Launay veut faire "confiance au Conseil scientifique, composé d'épidémiologistes qui contrôlent et évaluent la situation". Selon elle, "ils seront tout à fait aptes à donner le signal quand il faudra reconfiner".

"On doit aménager au maximum la possibilité d'avoir une vie sociale, économique, au moins au minimum. Ensuite, on verra comment les choses vont évoluer."

Odile Launay, professeure en maladie infectieuses à l'Université de Paris

à franceinfo

Pour l'infectiologue, la question qui inquiète porte sur "ces nouveaux variants qui ont un risque en termes de contagiosité beaucoup plus élevé que le virus qu'on avait jusqu'à présent et qui est responsable de l'épidémie actuelle au Royaume-Uni". Le variant anglais "est plus contagieux", rappelle Odile Launay. "Il va se multiplier plus rapidement. Il va être responsable très vite d'un nombre de cas plus important. A court terme, on va avoir un variant qui va remplacer le virus actuel. On a une probabilité proche de 100% que ce variant va être responsable de la majorité des cas."

Isoler les malades et leurs cas contact

Le délai pour voir le variant remplacer le virus actuel dépendra "de la capacité qu'on a à pouvoir isoler les personnes qui ont ce virus", explique la professeure en maladie infectieuses. Les virologues essaient "de savoir quels sont les virus en cause". Il va falloir "isoler ces personnes, leurs contacts". Cette politique "de traçage, de dépistage des cas contacts, d'isolement, est cruciale aujourd'hui."

"On sait qu'on va être confronté à la même situation" que le Royaume-Uni, assène Odile Launay. En attendant, il faut "insister sur les mesures barrières. On est dans une situation où l'on va vacciner le plus possible pour essayer de protéger au maximum les personnes les plus concernées par ces formes sévères."

Un confinement ciblé sur les personnes à risque, qui peut être "d'une durée relativement courte" est quelque chose "qui doit être étudiée de façon très sérieuse", ajoute Odile Launay.

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