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Covid-19 : "La situation est extrêmement tendue" en réanimation, alerte le Pr Jean-François Timsit

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Tri des patients, ligne rouge pour l'exécutif
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Le professeur Jean-François Timsit, chef du service de réanimation médicale et infectieuse à l'hôpital Bichat, à Paris, était invité sur franceinfo canal 27. Il redoute un tri des patients à l’hôpital. 

De nombreux services de réanimation sont actuellement saturés, notamment à Paris et en Île-de-France. Le Pr Jean-François Timsit, chef du service de réanimation médicale et infectieuse à l'hôpital Bichat à Paris, s'est exprimé mardi 30 mars à ce sujet sur franceinfo canal 27. 

En France, il y a près de 5 000 patients atteints du Covid-19 qui sont en réanimation. Ce chiffre dépasse le pic de la deuxième vague de l'automne dernier. "L'ensemble des lits disponibles sont occupés grosso modo à 60% par des patients atteints du Covid-19, et à 40 % par d'autres patients, avec une activité qui est très intense", explique le Pr Jean-François Timsit. "Pour l'instant, la situation est extrêmement tendue, difficile, très inquiétante pour les prochaines semaines", alerte-t-il.

"Il faut probablement resserrer" les contraintes

Certains médecins de l'AP-HP redoutent de devoir faire un tri des patients dans quelques semaines. "Un malade qui rentre aujourd'hui a besoin d'intubation pendant environ trois semaines, s'il a besoin d'une circulation extra-corporelle pour l'oxygéner, c'est environ six semaines, juste pour les soins critiques. Donc, à chaque malade qui rentre, ce sont 21 à 42 jours de soins critiques. Donc même s'il y a très peu de malades, c'est énormément de lits occupés pendant des semaines et des semaines. Si les projections sont justes, on peut arriver à des niveaux non-tenables de lits de réanimation", explique le Pr Jean-François Timsit.

Pour freiner l'épidémie, "il faut que ça s'arrête de monter et ça veut dire éloigner les gens les uns des autres. Il faut probablement resserrer, retrouver une cohésion de groupe pour essayer d'aboutir à un but qui est un maximum de gens vaccinés et une sortie de crise vers août-septembre, quand plus de 50% des gens seront vaccinés."

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