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Covid-19 : sans possibilité de reporter leurs paiements, des professionnels menacés de se retrouver sans électricité

La trève hivernale a été prolongée jusqu'en juin prochain cette année face à la crise du Covid-19. Impossible d'expulser ou de couper l'électricité en cas d'impayés. Mais les professionnels, eux, ne sont pas concernés. Certains vivent avec la menace de se retrouver sans électricité du jour au lendemain.

Article rédigé par franceinfo - Cyrille Ardaud
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Un salon de coiffure à Paris, le 11 mai 2020. Photo d'illustration. (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

Jusqu'en novembre dernier, Samuel Bordage, coiffeur à Paris, avait réussi tant bien que mal à se maintenir à flot malgré la crise liée au coronavirus. Il a sept salariés au total dans son salon. Mais le reconfinement puis le couvre-feu à 18 heures l'ont réellement mis en difficulté. "On a une clientèle du soir, donc cette clientèle ne vient plus", explique-t-il. Et pour cause : son salon était ouvert jusqu'à 22 heures le soir.

S'ensuivent des comptes dans le rouge, un chiffre d'affaires qui chute de 60% et des factures qui s'accumulent, celles du fournisseur d'électricité notamment. "J'ai eu la facture à payer fin janvier, au 15 février, il m'a annoncé qu'ils allaient couper la semaine suivante", affirme le chef d'entreprise. Montant de la facture : 2 700 euros pour deux mois d'électricité.

Un décret qui n'est toujours pas mis en œuvre

Samuel Bordage aurait pourtant du bénéficier de six mois supplémentaires pour payer ses facture d'énergies. C'était le sens d'une loi promulguée le 14 novembre dernier pour aider les commerçants fermés pendant le confinement de l'automne. "J'ai envoyé les pièces justificatives disant qu'on a été fermé, et on m'a répondu non, parce que le décret d'application n'est toujours pas passé", explique-t-il.

"Les fournisseurs d'énergie, aujourd'hui, continuent de couper le courant aux entreprises même en difficulté."

Samuel Bordage, coiffeur

à franceinfo

La seule solution qu'il a trouvé pour ne pas se retrouver plongé dans le noir : être placé en redressement judiciaire, qui gèle le paiement des factures. Le coiffeur espère la reprise rapide d'une activité normale. Sans cela, il mettra la clef sous la porte dans quelques mois.

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