Crise à l'hôpital public : "Le Covid a accéléré la dégradation des conditions de travail", souligne le collectif Santé en Danger
Une manifestation est organisée samedi par des associations et collectifs de professionnels de santé pour alerter sur "l'écroulement" de l'hôpital public.
"Le Covid a accéléré la dégradation des conditions de travail", estime sur franceinfo samedi 4 décembre, le docteur Arnaud Chiche, anesthésiste et réanimateur, fondateur du collectif Santé en Danger. Les soignants sont appelés à manifester samedi 4 décembre après-midi à Paris par plusieurs organisations et syndicats afin de demander plus de moyens pour l'hôpital public.
"Les soignants, les mêmes que pendant la première crise Covid, disent : tout s'écroule. Le Covid a bon dos car l'hôpital s'écroulait déjà", estime le médecin, qui juge l'exécutif "sourd" aux demandes de la profession. Durant la crise sanitaire, "une centaine de soignants sont morts, on n'en en parle jamais", dénonce le réanimateur.
Arnaud Chiche décrit "une situation dégradée de crise qui est devenue la norme" dans les établissements de santé. "En ce moment un tiers des hôpitaux sont en plan blanc, qu'est-ce qui va se passer après ?", s'interroge-t-il. Le plan blanc est un dispositif de crise autorise le rappel de certains personnels et leur mobilisation.
"Les soignants partent, les urgences ferment"
Les augmentations du Ségur de la Santé, des revalorisations autour de 200 euros pour les soignants, ne sont pas jugées suffisantes par le médecin. "C'est plutôt pour acheter la paix sociale avec un chèque. Les faits sont têtus : les soignants partent, les urgences ferment. Dans certaines régions il n'y a plus de SMUR [Service mobile d'urgence en réanimation], ce sont des bébés qu'on ne va pas réanimer."
"L'exécutif ne fait que parler de la vaccination et pas du système de santé", dénonce Arnaud Chiche qui appelle notamment, pour rendre plus attractif l'hôpital, à diminuer le nombre de patients qu'une infirmière peut encadrer, ou encore à de nouvelles augmentations de salaires et de primes, pour les soins de nuit.
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