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Décès du docteur Ali Djemoui : elle poursuit le combat de son mari

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Durée de la vidéo : 3 min
Décès du docteur Ali Djemoui : elle poursuit le combat de son mari
Décès du docteur Ali Djemoui : elle poursuit le combat de son mari Décès du docteur Ali Djemoui : elle poursuit le combat de son mari (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2 - J. Debraux, V. Bouffartigue, J-M Noël, E. Fromentin
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En première ligne dans la guerre sanitaire, le docteur Ali Djemoui, médecin dans le quartier populaire du Bois-l'Abbé à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) s'est battu pour contenir les premiers assauts du Covid-19 avant d'être lui-même emporté par le virus. Sa veuve a déposé plusieurs plaintes contre l'État pour homicide involontaire.

Hakima Djemoui connaît par cœur le chemin de son domicile au cabinet de son défunt mari. De la plaque professionnelle à l'entrée du cabinet en passant par ses instruments de médecine, rien n'a pas bougé depuis sa disparition, il y a plus de trois mois. "Je n'ai rien touché parce que ça lui appartient. C'est sa médecine à lui", explique-t-elle. Le docteur Ali Djemoui, 59 ans, était depuis plusieurs années une figure du Bois-L'Abbé. Lorsque le Covid-19 arrive en France, c'est tout une cité qui se tourne vers lui pour être soignée. Le médecin donne tout pour ses patients et contracte le virus au mois de mars. Il décède à l'hôpital le 2 avril dernier. Les habitants gardent aujourd'hui l'image d'un médecin dévoué à son quartier. "C'était un bon médecin toujours à l'écoute de ses patients. Ça m'est arrivé de l'appeler à minuit sur son téléphone portable parce que j'avais un souci avec ma petite. Il me rappelait et, des fois, il venait même jusqu'à chez moi", raconte un habitant. 

Une Légion d'honneur décernée à titre posthume

La salle d'attente est aujourd'hui déserte, mais Hakima Djemoui se souvient des derniers jours d'activité de son mari au milieu de patients toujours plus nombreux. Des souvenirs qui ravivent sa colère contre ceux qui avaient promis des masques. "On s'est bien foutu de notre gueule tout simplement. J'ai la rage parce qu'aujourd'hui on n'a pas été entendu, nous, professionnels de santé. Rien ne va faire revenir Ali, c'est trop tard", se désole-t-elle. Avec son énergie, Hakima Djemoui se bat désormais pour trouver un successeur à son mari dans un quartier en mal de médecin. Malgré la colère, elle a choisi de se rendre à l'Elysée ce mardi 14 juillet pour l'hommage rendu aux soignants, afin d'honorer la mémoire de celui qu'elle aimait tant. Ali Djemoui devrait y être décoré de la Légion d'honneur, à titre posthume.

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