Déconfinement : "Il faut demander un effort supplémentaire pour empêcher une nouvelle vague", défend un infectiologue
Benjamin Davido appelle le gouvernement à "être clair avec les Français, dire que malheureusement, on n'est pas arrivés à l'objectif qu'on s'était fixé".
Comment amorcer le déconfinement alors que la barre des 5 000 nouveaux cas de contamination au Covid-19 est loin d'être atteinte ? Jean Castex doit dévoiler jeudi 10 décembre le plan prévu par le gouvernement levant certaines restrictions à partir du 15 décembre. "Il faut demander si c'est possible un effort supplémentaire, plaide sur franceinfo Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). Je sais que c'est extrêmement difficile, mais je crois qu'il n'y a que ça qui nous empêchera de faire marche arrière et de se trouver à nouveau avec une vague épidémique hospitalière".
"On n'est pas arrivés à l'objectif qu'on s'était fixé"
"Il faut rester dans les mesures qu'on a fixées, détaille Benjamin Davido, c'est à dire les mesures qui nous obligent, avec cette attestation, à prendre conscience tous les jours que l'épidémie est là et qu'on est en crise sanitaire".
Pour l'infectiologue, "on résume cette épidémie à des décisions politiques françaises". Il invite plutôt à regarder chez nos voisin européens, comme en Angleterre "avec une décision de vaccination d'urgence parce que l'épidémie est difficilement contrôlable". Il prend aussi exemple des Allemands "qui ont fait déjà un tour de vis". Benjamin Davido appelle le gouvernement à "être clair avec les Français, dire la vérité, et dire que malheureusement, on n'est pas arrivés à l'objectif qu'on s'était fixé et qu'on a essayé de faire mentir les chiffres deux fois, mais qu'on n'a pas réussi". "Les Français ont très profondément envie que l'épidémie se termine", ajoute le médecin.
Plus vite on sera efficaces, plus vite l'épidémie sera derrière nous.
Benjamin Davidoà franceinfo
Dans les hôpitaux, les personnels soignants sont "prêts au combat", assure Benjamin Davido. "On est en alerte permanente parce qu'on a compris que cette maladie était là. Elle est endémique. Elle est permanente et on sait qu'on va devoir vivre avec." Il faut, ajoute l'infectiologue, se "préparer à avoir des rebonds de cette épidémie, plus ou moins hauts, et à un moment donné, ça va s'arrêter".
À l'approche des fêtes de Noël, Benjamin Davido appelle ainsi à la responsabilité en cette période hivernale où l'"on vit plus à l'intérieur qu'à l'extérieur. Et cela fait que l'on va plus se contaminer. Il y aura des inquiétudes jusqu'aux beaux jours". Il remarque aussi que "dans cette stratégie de confinement, on s'autorise peut être aussi plus de choses avec l'attestation".
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