Report de la réforme de l'assurance-chômage : "La guillotine est relevée", estime le Mouvement National des chômeurs et Précaires
Le président du Mouvement National des Chômeurs et Précaires se réjouit ce vendredi sur franceinfo du report annoncé de la réforme de l'assurance chômage à 2021. Mais il dénonce toujours une mesure "catastrophique pour l'ensemble des chômeurs".
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi 17 juillet que la réforme de l'assurance-chômage, dont le deuxième volet devait entrer en vigueur le 1er septembre prochain, était reportée, au moins jusqu'à janvier 2021. "C'est une bonne nouvelle. Cette réforme était catastrophique pour l'ensemble des chômeurs et des précaires. La première partie de la guillotine était tombée le 1er novembre dernier, la deuxième partie devait tomber le 1er septembre prochain. Pour l'instant, la guillotine est relevée, on ne peut que s'en réjouir", a réagi vendredi 17 juillet sur franceinfo Pierre-Édouard Magnan, président du Mouvement National des chômeurs et Précaires.
"Ce qu'on s'apprêtait à mettre en place au 1er septembre allait très fortement empirer la situation des travailleurs précaires. Ce ne sera pas le cas pour le moment. Dont acte. Tant mieux. Ça paraît être la voie de la raison. Mais je le répète, si elle se met en place début 2021, ce sera aussi catastrophique que si elle s'était mise en place en septembre de cette année. Donc, on va rester extrêmement vigilants et combatifs sur le sujet", a ajouté Pierre-Édouard Magnan.
Exonération de cotisations : "pas une bonne mesure"
Le président du Mouvement National des Chômeurs et Précaires est également revenu sur l'exonération des cotisations sociales pour les entreprises qui embauchent des jeunes, annoncée par Emmanuel Macron lors de son entretien du 14 juillet : "Je ne suis pas certain que les exonérations de cotisations soient une bonne mesure. D'abord, pour les personnes cela ne changera rien. Les gens ne seront pas payés plus.
Pour Pierre-Edouard Magnan, "cotisations sociales ou pas cotisations sociales, les entreprises ne vont pas embaucher les gens parce que ça coûte rien. Je répète toujours qu'un employeur ne va pas embaucher un salarié qui lui coûterait zéro euro pour l'asseoir sur une chaise. Il embauche quelqu'un s'il en a besoin. Il faut arrêter de dire que les entreprises créent des emplois, c'est l'activité qui crée des emplois. Or, cotisations ou pas cotisations, si l'activité baisse, si des entreprises ferment, il n'y aura de toute façon pas d'emplois. Cela dit, la philosophie ne change pas. C'est pour vous faire croire que le travail coûterait trop cher au pays et qu'il faudrait quasiment donner les emplois aux entreprises."
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