Cet article date de plus de quatre ans.

Écoles fermées à cause du coronavirus : à Mulhouse, des kits pédagogiques pour travailler à domicile

Près de 300 000 élèves sont privés d'école pendant deux semaines en raison du coronavirus. Tous les établissements scolaires sont fermés dans le Haut-Rhin et l'Oise, principaux foyers de l'épidémie, mais certains sont aussi fermés en Corse du Sud ou dans le Morbihan. Sur le terrain, les enseignants tentent de s'organiser.

Article rédigé par Jérôme Jadot - édité par Théo Hetsch
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Seuls une dizaine de professeurs étaient présents à l'école Cour de Lorraine à Mulhouse, pour préparer les kits de travail à domicile. (JÉRÔME JADOT / RADIO FRANCE)

Près de 300 000 élèves français se voient contraints de rester à la maison pendant 15 jours. Une mesure prise pour contenir la propagation du coronavirus dans les départements où le nombre de cas de contamination est le plus élevé. C'est le cas dans le Haut-Rhin, où certaines écoles ont élaboré et distribué des kits pédagogiques sur mesure.

A Mulhouse, l’école Cour de Lorraine, classée REP+, accueille habituellement 360 élèves. Lundi 9 mars à 8h30 aucun n'est venu, mais une dizaine de professeurs étaient présents pour préparer ces kits de travail à domicile et appeler les parents. Des parents qui pour certains sont venus chercher dès ce matin le programme de travail pour leurs enfants : une pochette avec plannings et exercices adaptés. "Vous avez le programme pour les deux semaines. Toutes les photocopies sont faites, tout est expliqué", décrit une enseignante de CP à une maman. "S'il y a des consignes que vous ne comprenez pas, vous pouvez me joindre", assure encore la professeur des écoles. Face à tout ce dispositif, la maman est rassurée : "Je ne pensais pas qu'ils mettraient cela en place, c'est très bien. Ma fille est en CP, c'est une classe importante, où il faut déchiffrer l'apprentissage de la lecture."

Près de 300 000 enfants qui auraient dû reprendre le chemin de l'école se voient contraints de rester à la maison. Les écoles de l'Oise et du Haut-Rhin sont fermées, comme ici à Mulhouse. (JÉRÔME JADOT / RADIO FRANCE)

Une heure et demi de travail par jour environ

Au programme : des mathématiques et du français pour cette classe de CP pendant ces deux semaines à la maison. Le but est de maintenir les révisions des fondamentaux. Cette enseignante a passé une partie de son week-end à concocter les fiches de travail : "Il y a aussi quelques nouvelles acquisitions, mais on a essayé de ne pas aller trop loin pour limiter les inégalités entre les familles qui peuvent aider leurs enfants et celles qui pourraient éprouver des difficultés à le faire. On est donc restés réaliste sur ce qui pouvait être fait à la maison", explique-t-elle. L’idée est de travailler environ une heure et demi par jour, souligne-t-elle. Il faut aussi garder du temps pour qu’enfants et parents puissent faire autre chose.

Les enseignants ont décidé de fonctionner majoritairement avec des documents papier et de limiter le travail sur internet. Il est de toute façon limité en ce qui concerne les plus jeunes élèves, avec notamment les travaux d’écriture. Mais surtout, il faut tenir compte des inégalités d’accès au digital, insiste Marion, professeur de CP :

J'ai beaucoup de parents qui n'ont ni ordinateur, ni connexion internet à la maison. Ils ont pour beaucoup des smartphones, c'est donc compliqué pour travailler.

Marion, enseignante en CP à l'école Cour de Lorraine, à Mulhouse

à franceinfo

Dans ces conditions, il est difficile de s'appuyer sur les outils numériques, pas forcément adaptés : "J'ai essayé ce week-end une application de lecture qu'on a mise en place avec ma collègue, mais l'écran est vraiment petit, ça ne fonctionne pas", déplore cette enseignante.

Un appel du professeur chaque soir

Les parents qui le souhaitent peuvent quand même recevoir les documents par mail ou sur des plateformes d’échange. Des outils numériques sont proposés par certains enseignants, mais il va surtout y avoir un suivi quotidien par l’enseignant : coup de téléphone à chaque fin de journée ! C’est important et pas uniquement scolairement, explique la directrice Geneviève Nargues : "On est dans une situation un peu anxiogène, les familles ne sont pas toujours très bien informées, tout le monde a besoin d'un peu de sécurité, d'être rassuré. L'école est un peu le guichet unique pour tout cela, donc c'est très important". Toute l'équipe pédagogique est mobilisée. 

Dans cette période de fermeture des écoles, les enseignants vont tenter de maintenir un suivi quotidien auprès des élèves qui doivent travailler à la maison : coup de téléphone à chaque fin de journée ! (JÉRÔME JADOT / RADIO FRANCE)

Pas de pause non plus pour la cheffe d'établissement. Geneviève Nargues doit gérer en ce moment les inscriptions en sixième et fournit également les attestations scolaires nécessaires aux arrêts de travail pour les parents qui doivent garder leurs enfants.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.