En Iran, le confinement sacrifié sur l'autel de l'économie
Tous les matins nous nous rendons dans un pays ou une zone de la planète à l’heure de la pandémie de coronavirus. Ce vendredi 10 avril, l’Iran, où le président a annoncé la fin progressive du confinement et une reprise partielle de l'économie.
Si la situation n’était pas dramatique, ce serait un de ces coups du destin de la géopolitique : le président iranien s’apprête à faire ce que son ennemi juré, le président américain Donald Trump, a renoncé à faire sous la pression. C’est-à-dire donner la priorité à l’économie face à la pandémie de coronavirus. "Aujourd’hui nous n’avons plus le choix", a dit Hassan Rohani. La lutte contre la pandémie doit se faire en reprenant les activités.
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Dès samedi 11 avril, les Iraniens en dehors de Téhéran et de son agglomération vont donc devoir reprendre le travail, en essayant de garder le maximum de précautions. L’Iran compte déjà plus de 4 000 morts, c’est l’un des pays qui a le plus été touché par le virus, mais les autorités n’ont plus le choix. Les sanctions américaines, et la chute des prix du pétrole, ont plongé le pays depuis plusieurs mois déjà dans une crise économique sans précédent. Le pays manque de tout, le chômage explose, et la République islamique craint une reprise des émeutes populaires.
Pour la première fois depuis 1960, le pays vient de faire un appel à l’aide au Fonds monétaire international, demandant en urgence cinq milliards de dollars. Une aide refusée par les Américains, qui arguent que cet argent servirait à financer le terrorisme.
Une épidémie toujours présente
Les médecins iraniens sont inquiets. Car si le nombre de patients hospitalisés commence à baisser dans la capitale, personne ne sait vraiment combien de gens sont touchés dans les villages.
C'est l'un des premiers pays à prendre cette décision de manière aussi claire. Mais c’est la peur d’une crise économique pire que le virus qui pousse le pouvoir à prendre cette décision. Un pouvoir lui même affaibli par la pandémie. 40 députés et le président du Parlement ne pouvaient pas être présents au Parlement, malades ou placés en quarantaine.
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