En route vers Paris 2024. Une préparation olympique à domicile
Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, est en pleine sélection pour les JO de Tokyo en 2020. Elle nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un athlète de haut niveau en période de confinement.
Dans l'ordre, nous avons eu le droit à des compétitions décalées dans le temps, délogées dans une autre ville, reportées puis annulées et finalement supprimées. Les dernières nouvelles annoncent un mois sans compétition. Sans être expert, la majorité des athlètes s'attend à une période sans événement sportif bien plus longue.
La semaine dernière, les entraînements ont subi le même sort. Vendredi 13 mars, notre entraîneur nous a indiqué le chemin de la sortie. L'INSEP (institut national du sport) ferme ses portes pour au moins 15 jours. Le visage de nos coachs et de notre préparateur physique annonçaient bien le casse-tête qui s'offrent à eux : préparer des athlètes à distance sans connaître la date de reprise des entraînements, ni la date de la prochaine compétition.
Accepter et s'adapter à la situation remplacent désormais les verbes s'entraîner et suer
J'ai la chance d'avoir un petit espace extérieur pour continuer à faire un peu d'exercices. La créativité, les astuces et l'imagination des gens sur internet me fascinent pour bouger en temps de confinement. Je ne vais pas pouvoir créer de piste d'escrime dans mon appartement, mais je vais pouvoir regarder des vidéos, visualiser des matchs pour affuter mon sens tactique de la discipline.
J'ai une pensée toute particulière pour les équipes de natation synchronisée ou de gymnastique rythmique. En temps normal, qu'importe l'heure à laquelle j'arrivais dans notre centre d’entraînement, tôt le matin, tard le soir, elles étaient là, à répéter leurs gammes, à ajuster leur synchronisation, à perfectionner leurs techniques. Désormais, elles sont comme toute la population, seules chez elles. Leurs entraîneurs vont devoir faire preuve d'une inventivité hors norme pour continuer à faire évoluer leur groupe.
La question du maintien des Jeux olympiques de Tokyo accapare beaucoup d'esprits du monde sportif
Pour l'instant la seule action à notre portée est d'attendre. Attendre que le CIO, qui planche sur le sujet tous les jours, apporte des réponses. D'un point de vue personnel, j'aimerais que cet événement soit maintenu, que chacun d'entre nous puisse aller au bout du système de qualification qui occupe notre esprit depuis plus d'un an. Évidemment, la santé de tous reste la priorité et le sportif devra une nouvelle fois trouver les clés pour s'adapter.
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