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Gestion de la crise sanitaire, nationalisations, Union européenne... Le "8h30 politique" de Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, président du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale, était l'invité du "8.30 franceinfo", mercredi 1er avril.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale, le 21 mars 2020. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le président du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale Jean-Luc Mélenchon était l'invité de franceinfo mercredi 1er avril. De nombreuses questions ont été abordées, en cette période de confinement dû à l'épidémie de coronavirus Covid-19.

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Jean-Luc Mélenchon a demandé la nationalisation des entreprises Luxfer et Famar pour lutter contre l'épidémie. Il est revenu sur la gestion de la crise par le gouvernement, mais aussi sur l'Union européenne et le préavis de grève de la CGT déposé pour le mois d'avril.

Nationaliser les entreprises Luxfer et Famar

Pour lutter contre l'épidémie de coronavirus et d'approvisionner la France en matériel et en médicaments, Jean-Luc Mélenchon demande la nationalisation des entreprises Luxfer et Famar. Pour le député La France insoumise, l'entreprise Luxfer est "la seule à produire ces bouteilles [d'oxygène]. Cette entreprise vaut zéro euro aujourd'hui et les ouvriers sont prêts à reprendre le travail demain pour produire les bouteilles." 

Pour Jean-Luc Mélenchon, "nous allons au-devant d'une pénurie de médicaments dont nous avons besoin". L'usine Famar, à Lyon, est enregistrée pour délivrer le marché français en chloroquine, commercialisé notamment sous le nom de Nivaquine. "Famar produit 12 médicaments dont nous avons besoin", assure Jean-Luc Mélenchon, qui "ne propose pas un modèle économique qui soit des nationalisations, c'est la crise qui nous l'impose."

Planifier la sortie du confinement

"Nous aurons un deuxième pic après la levée du confinement", affirme Jean-Luc Mélenchon. "Il va falloir tester, donc la question que je pose au gouvernement, c'est : comment vous planifiez la sortie ?", interroge l'élu LFI. "La prévision, la planification ce n’est pas leurs sujets [au gouvernement], or c’est maintenant le sujet, c’est ce que je veux mettre à l’ordre du jour."

"Nous avons besoin d'un cadre de planification", assure Jean-Luc Mélenchon. "Pour moi, le monde d'après, il commence maintenant (...) La démocratie n’est pas mise entre parenthèses Il faut que M. Macron le comprenne et l’admette. Tout le monde fait de gros efforts dans l’expression il faut qu’il en fasse aussi. Il faut arrêter de nous dire des choses qui ne sont pas vraies", ajoute le chef de file des Insoumis.

L'Union européenne, une "coalition d'égoïsme"

"On voit bien que l'Union européenne est une coalition d'égoïsme", a dénoncé Jean-Luc Mélenchon. Le chef de file des Insoumis est revenue sur la mutualisation de la dette et les Pays-Bas et l'Allemagne qui refusent de payer pour les autres. "C'est une vision extrêmement mesquine, étroite et bornée. Ils essaient de vivre sans les autres, on verra comment ils feront. Ce n'est pas sérieux de la part de ces pays de continuer à maintenir des dogmes néolibéraux en pleine crise", a estimé Jean-Luc Mélenchon.

La France fait pression sur les pays réticents pour que l'Europe soit solidaire dans cette crise. "Aujourd'hui, l'Europe n'existe pas, l'Union européenne ne joue aucun rôle", Selon lui, la France, l'Italie et l'Espagne doivent "s'entraider" face au coronavirus. "Ils sont méprisés par l'Allemagne et les Pays-Bas qui nous traitent de Club Med. C'est un vocabulaire qui est insupportable", s'est agacé Jean-Luc Mélenchon.

Le préavis de grève de la CGT, "une alerte que lancent les syndicats"

"J'estime que c'est une alerte que lancent les syndicats", affirme Jean-Luc Mélenchon, alors que la CGT a déposé un préavis de grève dans les services publics pour le mois d’avril. "Ils disent aux pouvoirs publics 'vous ne pouvez pas nous demander contradictoirement d'une part d'être confiné, d'autre part d'aller au travail, et troisièmement de ne prendre aucune précaution au travail", a expliqué le chef de file des Insoumis. "Les gens ne peuvent en échange d'une paye aller risquer leur vie ! On ne va pas au boulot pour y mourir !", s'est-il agacé.

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