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Hôpital : le système est "sur la corde raide", s'inquiète le président de la commission médicale d’établissement des Hôpitaux de Marseille

Pour le professeur Jean-Luc Jouve, il faut que les hôpitaux puissent avoir les moyens de se préparer aux crises à venir plus en amont.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Image d'illustration. Entrée des urgences d'un hôpital. (Yves-René Tapon / RADIO FRANCE)

L'hôpital est "sur la corde raide", alerte le professeur Jean-Luc Jouve, chirurgien-pédiatre, président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et membre du collectif Inter-Hôpitaux, invité sur franceinfo vendredi 23 décembre. Alors que les épidémies de grippe, bronchiolite et Covid-19 se poursuivent, les hôpitaux sont en situation de tension.

>> "C'est la triple épidémie, on est vraiment dedans" : à l'hôpital Bichat, tous les lits sont occupés au service des maladies infectieuses

franceinfo : Constatez-vous que les services d'urgences et de santé sont débordés ?

Jean-Luc Jouve : On a effectivement plus d'activité que les années précédentes. Ce qui est terrible, c'est la conjonction de la médecine de ville qui se dédouane, notamment dans les deux week-ends qui arrivent, même les maisons médicales de garde proches de nos hôpitaux vont fermer. Ça donne un hôpital qui est complètement à genou et qui est sur la corde raide, c'est-à-dire que là, on tient, mais on est à la merci d'un membre du personnel qui a le Covid-19 et qui s'arrête de travailler pour que tout bascule et qu'on n'arrive plus à tenir les équipes.

Nous sommes en situation de triple épidémie (Covid-19, grippe, bronchiolite), comment faire pour sortir de cette crise ?

Le seul moyen d'en sortir, c'est qu'il y ait un après. Depuis quelques années, l'hôpital n'a de marge de manœuvre, l'hôpital est à chaque fois à la limite et une fois que la crise est passée, les choses sont oubliées. Après la crise de la bronchiolite, on ne va plus parler de la pédiatrie jusqu'en novembre prochain, c'est ça qu'il faut qu'on évite. On va passer des crises mais dès le mois de février, il faut qu'il en sorte quelque chose. Il faut qu'on prépare les crises de bronchiolite, non pas au 15 novembre quand elles sont là, mais en juillet où on peut paisiblement monter nos plans de prise en charge.

Faut-il instaurer le port du masque obligatoire dans les espaces clos ?

On peut y penser, c'est du bon sens. Les regroupements familiaux peuvent être vecteur d'un rebond et ce rebond va être encore une goutte de plus dans un vase qui est déjà à ras bord. Si ça arrive, ça peut suffire à déstabiliser certains centres d'urgence et certaines régions, à provoquer des situations catastrophiques sur certains hôpitaux qui sont en tension extrême.

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