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"J'ai été commerçante pendant 40 ans, j'aimerais bien dire bonjour" : dans un Ehpad de Moselle, les résidents impatients de pouvoir à nouveau se promener

À la maison de retraite de Phalsbourg, les conditions de visites sont assouplies mais les sorties ne seront autorisées que d'ici plusieurs semaines. La direction redoute de faire entrer le virus dans l'établissement.

Article rédigé par franceinfo - Victor Vasseur
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Micheline, 84 ans, résidente de l'Ehpad de Phalsbourg (Moselle) aimerait bien reprendre ses promenades. (VICTOR VASSEUR / RADIO FRANCE)

Le déconfinement des Ephad se poursuit avec une étape supplémentaire annoncée mardi 16 juin par le ministre de la Santé. Les visites à un proche, sans rendez-vous, dans les chambres, et les sorties sont désormais autorisées dans les établissements qui ne déclarent plus un seul cas confirmé ou possible de Covid-19. Mais cet assouplissement ne se fait pas forcément du jour au lendemain.

Plus de visites mais pas encore de sortie autorisée

Mardi 16 juin, Micheline, 84 ans, résidente de l'Ehpad de Phalsbourg (Moselle), a reçu la visite de sa soeur. Mercredi ce sera au tour de son fils. Deux visites en deux jours, l'octogénaire sourit et plisse les yeux : "C'est quand même plus familier. On est moins seul, ça nous rend forts", confie-t-elle de sa voix douce. Dans cette maison retraite, les sorties ne sont pas encore autorisées, il faudra attendre encore quelques semaines. "J'ai été commerçante pendant 40 ans, j'aimerais bien dire bonjour", s'impatiente Micheline.

Je voudrais plus ou moins sortir faire des petites promenades.

Micheline, 84 ans, résidente d'Ehpad

à franceinfo

Les conditions de visites sont assouplies dans cet Ehpad et Véronique en profite déjà : "Je compte venir de nouveau encore cette semaine, venir plus souvent." Véronique est accompagnée de son frère Claude. Ce qu'ils désirent, c'est de revoir leur mère mais comme avant, "qu'on puisse l'emmener, qu'on sorte, ne serait-ce que faire un tour en voiture dans les coins qu'elle affectionnait pour raviver des souvenirs".

La crainte de faire entrer le virus

À la maison de retraite de Phalsbourg, chaque visiteur doit signer une charte avant d'entrer et promet de respecter toutes les règles. La directrice a même recruté un étudiant pour gérer les visites les week-end car elle attend beaucoup plus de familles. Mais Anne-Charlotte Elmeriche n'oublie pas une chose, le virus est là. "Maintenant l'épidémie semble maîtrisée mais on est jamais à l'abris, explique la directrice.

On sait que si le Covid-19 rentre dans un Ehpad, ça peut faire de gros dégâts

Charlotte Elmeriche, directrice d'Ehpad

à franceinfo

Là, non seulement, il n'y a plus besoin de prendre rendez-vous - les gens peuvent arriver en même temps - donc il faut gérer ce flux de personnes et en plus là on leur laisse la possibilité d'aller seul dans la chambre de leur parent, de l'emmener en bas dans le grand salon, de le promener à l'extérieur. Ça fait encore plus de circulation, plus de personnes, une gestion un peu plus difficile parce que c'est de notre responsabilité de garantir la sécurité de nos résidents et avec davantage de visiteurs et des règles assouplies, il y a un risque qui est plus grand", s'inquiète Charlotte Elmeriche. Et la directrice de l'Ehpad le rappelle, comme soulagée, il n'y a pas eu un seul cas de coronavirus dans sa maison de retraite.

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