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"Je m'inquiète pour ma maman, c'est une héroïne" : les enfants de soignants fiers de leurs parents qui se battent contre le coronavirus

Ils sont fils et filles d’infirmière, de médecin, d’aide-soignant ou encore d’ambulancier… Comment les enfants de soignants vivent-ils cette crise du coronavirus dans laquelle leurs parents sont en première ligne ?

Article rédigé par Alexis Morel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
A Brive, des citoyens ont déployé une banderole pour remercier ceux sur le terrain pendant le confinement lié au coronavirus (NICOLAS BLANZAT / FRANCE-BLEU LIMOUSIN)

Ces derniers temps, la sortie des écoles parisiennes est beaucoup plus calme. Il ne reste plus que les enfants de soignants, exceptionnellement accueillis depuis quinze jours, afin de libérer les parents qui luttent contre le coronavirus.

Dans cette école du 19e arrondissement de Paris, une quinzaine d’enfants sont accueillis, dont Joseph. Le garçon est âgé de six ans à peine, mais il a très bien compris pourquoi il est encore en classe, contrairement à ses camarades : "Mes deux parents sont docteurs, du coup ils doivent travailler et ils n'ont pas le temps de me garder. Parce qu'il y a le Covid-19 qui est dans les parrages", lance-t-il d'une voix enjouée.

Des enfants qui voient peu leurs parents

Depuis le début de l'épidémie, les journées d’école sont forcément un peu spéciales et un peu allégées. Et cela n'est pas pour lui déplaire… "On travaille moins que d'habitude. Au lieu de manger avec beaucoup beaucoup de personnes, on ne mange qu'avec quelques uns", cite notamment le garçon.

En revanche, la période est un peu plus dure à vivre pour Maya, élève en sixième dans un collège de l’est parisien. Sa mère est infirmière dans un service de réanimation. Par précaution, en ce moment, elle loge donc près de l’hôpital et elle n’est pas rentrée à la maison depuis une semaine : "Je m'inquiète un peu pour elle mais je me dis que c'est pour la bonne cause que je ne la vois pas, pour le bien des autres. Il y a des gens qui ont besoin d'elle. Je sais qu'il faut sauver le plus de gens possibles", assure Maya, très fière de sa maman. "Elle ne me raconte pas tout ce qu'il se passe, parce que ça doit être choquant pour elle. Mais j'imagine qu'elle est stressée, fatiguée. Je me dis que c'est une héroïne".

Avant, je savais déjà qu'elle sauvait des vies, mais là je me dis de plus en plus que c'est une héroïne et qu'elle sauve beaucoup de vies. J'en parle aux autres et je suis très fière.

Maya, élève en sixième et fille d'infirmière

à franceinfo

Et tous ces gens, qui applaudissent le soir à 20h ? "C'est pour dire 'bravo' aux hommes à blouse blanche", répond Joseph du tac au tac.

Ces hommages aux blouses blanches, c'est très important pour Maya et sa maman. "Ça me fait très plaisir pour elle parce que je sais qu'elle le mérite. Elle me dit que ça lui fait chaud au coeur. J'encourage donc les gens à le faire de plus en plus".

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