La dexaméthasone annoncée efficace contre le coronavirus : "Si cette étude est confirmée c'est une très bonne nouvelle"
Jean-Daniel Lelièvre, chef du service de maladies infectieuses à l'Hôpital Henri Mondor, estime "intéressants" les premiers résultats de l'étude Recovery, qui établit que la dexaméthasone, un stéroïde, réduit d'un tiers la mortalité chez les malades gravement atteints du coronavirus.
La dexaméthasone, un médicament de la famille des stéroïdes, réduit d’un tiers la mortalité chez les malades les plus gravement atteints par le coronavirus Covid-19, selon les résultats publiés mardi d’une partie de l’essai clinique anglais Recovery. "Il ne s'agit encore que d'un communiqué de presse avec des résultats qui semblent intéressants", a déclaré mercredi 17 juin sur franceinfo Jean-Daniel Lelièvre, chef du service de maladies infectieuses à l'Hôpital Henri Mondor. Mais "si cette étude est confirmée c'est une très bonne nouvelle".
franceinfo : Que dit cette étude ?
Jean-Daniel Lelièvre : Cette étude a été menée sur plus de 10 000 personnes au Royaume-Uni. Sur ces 10 000 personnes, plus 2 000 ont reçu la dexaméthasone qui est de la cortisone. Les études montrent que chez les cas les en faitplus graves, les gens qui nécessitaient d'être ventilés, il y a une réduction d'un tiers de la mortalité. Moins les cas sont graves moins l'effet est important.
Ce médicament était-il déjà utilisé pour des cas similaires au Covid ?
C'est un médicament pour lequel on avait déjà des effets rétrospectifs parce que dans d'autres cas de détresse respiratoire aigüe on sait que ce médicament peut avoir une efficacité. Dans le cas de la grippe, cela a tendance à aggraver, mais dans des cas qui ressemblent au Covid on l'avait déjà donné. Sur les études rétrospectives on avait l'impression qu'il y avait une certaine efficacité. C'est un médicament très ancien, c'est de la cortisone que beaucoup de patients connaissent, qui est facile d'accès et disponible dans tous les pays. Donc, si cette étude est confirmée c'est une très bonne nouvelle.
Des études ont déjà été menées sur de nombreux patients avec d'autres médicaments. Qu'est ce qui change sur cette étude ?
Attention, il ne s'agit encore que d'un communiqué de presse avec des résultats qui semblent intéressant. Il faut voir l'étude en entier avant de vraiment crier victoire. Ce qui change par rapport à l'étude du Lancet, c'est que c'est une étude rétrospective, c'est-à-dire qu'on a analysé tous les gens qui ont pris un médicament et on regarde si a une efficacité. Ici c'est un essai randomisé, c'est-à-dire que quand on va donner un traitement, on compare vraiment les gens en termes de gravité, de sexe, d'âge. Donc, on est sûr qu'à la fin ce que l'on mesure c'est l'efficacité du traitement. Par rapport au professeur Raoult, il avait montré une efficacité mais il n'y avait pas de groupe contrôle donc on ne sait pas si les gens qui n'aurait pas pris d'hydroxychloroquine aurait eu la même évolution.
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