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L’Allemagne lance la première étude d’envergure sur l’immunité au coronavirus

C’est un échantillon inhabituel pour une étude scientifique. Ce test à grande échelle va concerner à partir de la semaine prochaine plus de 100 000 personnes en Allemagne. De quoi donner des résultats fiables sur notre niveau d’immunité au virus.

Article rédigé par Ludovic Piedtenu - Edité par Marina Cabiten
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
A Munich, un médecin tient un échantillon dans un laboratoire Covid-19. (MATTHIAS BALK / DPA)

Ce regard panoramique sur une population aussi large est une occasion rare en matière d’épidémiologie. L’idée est d’avoir une vraie photographie de la propagation du coronavirus. Pour mener à bien cette étude de très grande envergure, six instituts de recherches, tous publics, unissent leurs efforts et se répartissent la tâche. Jeudi 9 avril, à Berlin, le directeur de l’Institut Robert Koch, Lothar Wieler a donné plus de détails sur cette étude dont l’idée avait été présentée le 27 mars et qui commencera la semaine prochaine.

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C’est un travail ambitieux : il faut prélever à intervalles réguliers des échantillons de sang sur plus de 100 000 personnes. Les chercheurs vont analyser si elles produisent des anticorps au SARS-CoV2. Sur ce point, le programme commencera donc par deux études conjointes.

Des résultats déterminants pour le déconfinement de l'Allemagne

Dans la première, jusqu'à 15 000 échantillons sont prélevés tous les 14 jours parmi les dons de sang. La seconde se concentre sur les quatre régions les plus touchées d’Allemagne par le Covid-19, avec des échantillons de sang représentatifs prélevés sur environ 2 000 personnes. Enfin, un peu plus tard, le mois prochain, commencera une troisième étude : 15 000 personnes dans 150 endroits aléatoires dans le pays seront soumises à ce test de dépistage des anticorps.

Les résultats pourraient se révéler riches d’enseignements sur la propagation du virus On pourrait connaître le vrai taux de contamination, qu’on ne connaît pas aujourd’hui. On découvrirait précisément la proportion de gens asymptomatiques qui se sont immunisés naturellement, des gens complètement passés sous les radars. Et en fonction de leur nombre, il serait possible de dire avec plus de précision quelles mesures prendre pour ralentir la propagation du virus et comment rouvrir des écoles ou autoriser l’organisation d’évènements et de rassemblements. Si tout se passe comme espéré par les chercheurs, un premier résultat pourrait être disponible courant mai, mais ce résultat ne sera pas encore très probant. Il leur faudra, disent ces chercheurs, sans doute un plus de temps, deux ou trois mois, pour disposer d’un résultat plus précis.

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