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Le billet sciences. Et si nous étions déjà immunisés contre le coronavirus sans le savoir ?

Des individus pourraient avoir acquis une protection contre le Sars-CoV-2 en ayant étant exposés par le passé à d'autres coronavirus causant de banals rhumes. C'est la thèse d'une "immunité croisée".

Article rédigé par franceinfo, Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une infirmière effectue un test nasal du coronavirus à Pfastatt (Haut-Rhin). Photo d'illustration.

 (MAXPPP)

Et si l’épidémie était derrière nous ? C’est la thèse qui circule récemment, celle de "l’immunité croisée". "L’immunité croisée", c’est le fait par exemple d’avoir eu un rhume ces derniers mois, un rhume qui n’était pas le Covid-19, mais un autre coronavirus. Il en existe plusieurs, certains très bénins et qui circulent régulièrement. Contre ce coronavirus, votre corps se serait alors naturellement défendu, il a sollicité des cellules appelées "cellules T", qui vont se souvenir du virus et le combattre pour une prochaine fois. Et ce sont ces cellules, aujourd’hui, qui vous protégeraient aussi sans que vous le sachiez contre le Covid-19. Cette théorie séduisante est avancée par des chercheurs américains dans la revue scientifique Cell.

L’avantage, c’est qu’elle permettrait d’atteindre l’immunité collective tant espérée. Jusqu’à présent, l’Institut Pasteur estime que moins de 10% de la population a été contaminée par le Covid-19 et est donc potentiellement immunisée. Or il faudrait que 60% de la population soit immunisée pour que le virus s’éteigne de lui-même.  Ces 60% sont déjà peut-être atteints, disent les partisans de cette théorie, si l’on ajoute toutes les personnes concernées par l’immunité croisée, protégées parce qu’elles ont déjà eu d’autres coronavirus. Selon eux, c’est pour cela par exemple qu’il n’y a presque plus de soignants contaminés, alors qu’ils sont toujours autant exposés au Covid dans les hôpitaux. Ceux qui n’ont pas encore été contaminés seraient en fait naturellement protégés.

Menace d'une deuxième vague

Malgré tout, prudence. Personne ne sait si cette théorie de l’immunité croisée fonctionne vraiment. L'Organisation mondiale de la santé le dit, aucune preuve empirique de l'existence d'une immunité croisée contre le Covid-19 n'a été trouvée. Donc il faut creuser cette piste, faire des recherches. Tant que l’on ne sait pas, et dans le doute, de nombreux spécialistes mettent en garde. Certes, il n’y a pas de signe de reprise de l’épidémie en France, mais il ne faut pas se croire protégés. Car une deuxième vague pourrait survenir.

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