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Le billet sciences. Le dilemme entre la pollution de l’air et un déconfinement prudent

Les élus des grandes villes comme Paris, Lyon ou Lille s’inquiètent du retour des embouteillages et de la pollution de l’air, le 11 mai.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des embouteillages sur le périphérique de Lille, le 27 février 2019, jour où des mesures étaient prises pour lutter contre la pollution de l'air. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Il n'y a pas qu'en France que le retour des bouchons se profile, la même inquiétude guette les grandes agglomérations européennes où l’on a réduit la place de la voiture. Les transports publics londoniens ont fait une enquête auprès de leurs usagers : ces derniers veulent faire 40 % de trajets en moins en bus ou en métro une fois sortis du confinement. En France, 70 % des actifs vont au travail en voiture et 16 % seulement en transports en commun, selon l’Insee. Ils sont beaucoup plus nombreux en ville et la question est de savoir comment ils vont se comporter avec le virus.

La voiture va ressortir du garage

En Chine, les embouteillages ont vite repris après le déconfinement et les commandes de voitures neuves aussi. Le niveau des polluants est reparti à la hausse notamment aux particules ultra fines, selon le site suisse IQ air, qui relaie les indicateurs de la qualité de l’air dans le monde entier. Par exemple, à Pékin, ils étaient au-dessus des seuils d'alerte pollution en France. Le problème n’est pas seulement le retour de la voiture mais de l’autosolisme c’est-à-dire rouler avec une seule personne à bord. Parce que les initiatives de covoiturage n’auront pas le même succès que lors des grèves de décembre.

Pris entre deux problèmes de santé publique

Nous sommes dans un choix cornélien, entre la peste et le choléra. Parce que Santé publique France rappelle que la pollution de l’air fait au moins 48 000 morts prématurés par an en France et plusieurs travaux de recherche ont montré que les habitants de zones polluées sont plus touchés par le virus. Airparif voit déjà revenir la pollution automobile depuis une dizaine de jours en Ile-de-France. Il reste cependant beaucoup d’inconnues pour faire des modèles de prévisions : quelle part des Franciliens resteront en télétravail après le 11 mai ? Et quel temps fera-t-il ? La météo est un énorme facteur : en décembre, avec les grèves, il y a eu jusqu’à 600 km de bouchons sans dépassement du seuil de pollution parce qu’il pleuvait. Lundi prochain, Météo France annonce aussi de la pluie : c’est plus pénible pour prendre le vélo mais au moins cela chasse les polluants de l’air.  

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