Le brief éco. Vers une relocalisation en France des entreprises stratégiques
Relocaliser en France les entreprises de secteurs stratégiques. L’idée est de plus en plus évoquée avec la crise du coronavirus. La Caisse des dépôts et consignations se dit prête à contribuer au financement de telles opérations
La Caisse des dépôts et consignations est assez peu connue du grand public. C’est pourtant elle qui gère l’épargne déposée par 55 millions de Français sur leurs livrets A. La Caisse des dépôts, qui a toujours été le bras financier de l’État, vient de voir son rôle amplifier en devenant l’actionnaire principal de La Poste pour chapeauter un énorme pôle financier comprenant la Banque Postale, CNP Assurances. Et elle a comme filiale Bpifrance, l’ex-banque publique d’investissement. Autant dire que la Caisse des dépôts et consignations est devenue une véritable force de frappe financière pour soutenir à la fois les entreprises et les collectivités locales.
Cette relocalisation d’entreprises françaises est-elle réaliste ?
Les investisseurs institutionnels sont en train de mobiliser des fonds pour remuscler notre économie. Le directeur général de ce nouveau grand pôle financier, Eric Lombard, insiste bien sur le fait qu’il s’agit pour les acteurs publics et privés de s’organiser pour l’après crise. Il faut, dit Eric Lombard : "réfléchir à notre réorganisation industrielle en termes d’indépendance nationale et de gestion des grands risques". Par exemple, les pandémies ne sont pas assurables comme le sont les catastrophes naturelles. Il faut réorganiser tout cela.
Quels secteurs profiteraient de ce mouvement de relocalisation en France ?
On pense immédiatement à la fabrication de produits comme les médicaments, les matériels médicaux comme les respirateurs artificiels. Bref, la filière industrielle santé en priorité. Mais ces choix stratégiques ne sont pas sans conséquences. Il va falloir revoir l’ensemble de la répartition de ce que l’on appelle les chaînes de valeur : les firmes transnationales fabriquent un produit fini avec des matériaux ou des matières premières issus de différents pays. Et puis, surtout, prendre en compte l’impact sur les prix : comment la France pourra-t-elle rivaliser avec la main-d’œuvre bon marché des pays émergents, notamment d’Asie ? Nous voyons que le défi est bien plus qu’industriel. Il est aussi fiscal, social, environnemental.
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