Le coronavirus et ses lourdes conséquences : le métier de consultant à l'arrêt
C’est une catégorie de travailleurs à laquelle on ne s’est pas beaucoup intéressé depuis le début de la crise sanitaire : les consultants indépendants qui sont au service des entreprises. Leur activité a lourdement chuté.
Ils sont en bout de chaîne et, forcément, ils payent l’addition. Les consultants indépendants, experts de leur domaine qui apportent leur savoir aux entreprises, sont très fortement impactés par la crise économique et sanitaire du Covid-19. Selon une étude que ses auteurs présentent comme la plus vaste et la plus complète menée sur cette population – près de 1 000 répondants répartis dans 55 pays –, les trois-quarts des consultants (73% exactement) s’attendent à perdre de l’argent dans les trois ou quatre mois qui viennent. Plus précisément, un tiers d’entre eux est concerné par le report d’un projet sur lequel il travaillait ou qui était programmé. Et une même proportion, un tiers, a vu un projet en cours ou prévu tout simplement annulé. Pour le seul secteur du conseil en management, on s’attend à une baisse de 15% aux États-Unis et de 28% en Europe.
Les consultants devront s’adapter. Ils n’ont pas le choix, ils n’ont pas le filet de sécurité d’une grosse structure pour laisser passer l’orage. Ils sont leur propre entreprise, ce qui leur permet, mais aussi les oblige, à être agiles. Les consultants indépendants sont pour les trois-quarts d’entre eux prêts à s’adapter, notamment en mettant à jour leur offre professionnelle pour attirer de nouveaux clients et en travaillant sur des projets situés en dehors de leur champ de compétence habituel. Certains, plus philosophes, ils sont quand même 45%, comptent sur ces changements pour, tout simplement, profiter de leur temps libre.
Un atout pour l'avenir : la flexibilité
Il faut dire qu’ils sont assez confiants sur l’avenir. Selon Comatch, une plateforme pour ce type de consultants qui a réalisé cette étude, la flexibilité, caractéristique des travailleurs indépendants, est un atout qui leur sera reconnu. La concurrence entre les francs-tireurs comme eux et les grosses structures, les gros cabinets, pourrait bénéficier aux indépendants.
Pour les consultants, la crise va avoir trois effets sur les entreprises : une évolution durable vers le travail à distance, moins d’interventions physiques dans les entreprises, une révision complète de ceux qui interviennent dans les entreprises, ceux qui leur fournissent des bien et des services. Ce que l’on appelle la "supply chain". Et enfin, une plus grande souplesse dans l’organisation. Tous ces facteurs devraient profiter aux consultants indépendants.
Ces consultants estiment avoir été laissés de côté par le gouvernement car à peine un sur cinq estime que l’aide apportée par les pouvoirs publics a été celle qu’ils attendaient. Et 31% jugent qu’elle a été insuffisante.
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