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Le décryptage éco. Air France, Renault... ces entreprises que l'Etat envisage de recapitaliser

Bruno Le Maire a transmis une liste d’entreprises qui pourraient faire l’objet d'une recapitalisation à Emmanuel Macron. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un avion Air France à l'arrêt sur l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à cause de la crise du Covid-19. (THOMAS SAMSON / AFP)

Bruno Le Maire l’a encore dit mercredi 8 avril : plusieurs entreprises françaises vont avoir besoin de l’aide de l’État. Le ministre de l’Économie parle même de nationalisations. Ce n’est pas tabou, même s’il s’agira plutôt de recapitalisation, c’est-à-dire de montée au capital de l’État. Peut-être pas jusqu’à 100% mais "tout est possible et tout est prêt", assure Bruno Le Maire.

Le ministre de l'Economie a transmis une liste d’entreprises qui pourraient en faire l’objet à Emmanuel Macron. Une liste secrète d’une vingtaine de noms parmi lesquels on n’a pas de mal à imaginer qu’Air France-KLM figure en bonne place. L’État a déjà presque 15% du capital, et la compagnie aérienne est quasi à l’arrêt avec la crise du Covid-19 : ses avions ne volent plus, son action dévisse, le secteur est plombé et l’activité risque de ne pas redémarrer tout de suite. Sans un soutien massif de l’État, on voit mal comment Air France échapperait à la faillite.  

Renault probablement sur la liste 

Cette crise est également un coup dur pour la filière auto et pour le constructeur tricolore, fragilisé par l’affaire de son ancien PDG, Carlos Ghosn. Là aussi, l’État est déjà actionnaire à hauteur de 15% et il pourrait monter un peu plus au capital, c’est-à-dire racheter des parts. Même si la direction de Renault assure qu’elle n’est pas demandeuse de ce type d’opération, le gouvernement prévoit de voler à son secours, le temps de la crise.

Car ces nationalisations, ou plus précisément ces recapitalisations, donc, n’ont pas vocation à être pérennes. Bercy est très clair : ce sera temporaire, le temps de protéger nos actifs stratégiques de la faillite, mais aussi d’investisseurs étrangers. Eviter par exemple que des fonds chinois mettent la main sur nos "bijoux de famille" alors qu’ils sont dépréciés. Ces plans de sauvetage visent à les garder dans le giron tricolore. 

Pourtant, il y a quelques semaines encore, Bruno Le Maire planchait plutôt pour des privatisations. Il se préparait à céder des actions d’ADP (Aéroports de Paris), après avoir privatisé à l’automne La Française des Jeux. Il s’agissait de vendre du capital pour récupérer de l’argent. Mais, ça, c’était avant cette crise d’une ampleur telle que les principes et les idéologies volent en éclats. Et pas seulement en France. Nos voisins allemands s’apprêtent eux aussi à nationaliser des entreprises, des constructeurs automobiles notamment. Alors que c’était encore impensable il y a peu.     

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