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Le décryptage éco. Allons-nous devoir travailler plus pour relancer l'économie ?

On croyait le débat sur le "travailler plus", enterré mais la question revient sur le tapis. Bruno Le Maire a expliqué qu’il n’était pas contre, pour faciliter la reprise.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire visite un salon de coiffure qui prépare sa réouverture en adaptant ses conditions de travail dans le respect des règles sanitaires. (ERIC PIERMONT / AFP)

Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, était en visite, mardi 5 mai, chez un coiffeur qui lui faisait part du nombre de demandes qu’il a pour sa réouverture la semaine du 11 mai. Avec la difficulté supplémentaire d’accueillir moins de clients qu’avant en même temps dans son salon, pour respecter les mesures sanitaires. D’où cette idée d’ouvrir même le dimanche. 

Les coiffeurs, les esthéticiennes, mais aussi de nombreux commerces peuvent avoir intérêt à étaler leurs heures d’ouverture, pour rattraper le chiffre d’affaires perdu. Dans l’entourage du ministre, on explique qu’étendre le travail du dimanche, c’est une piste parmi d’autres, et qu’évidemment, si ça se faisait, ce serait très encadré dans le temps, qu’évidemment s’appliquerait la règle du volontariat, c’est-à-dire que ne travailleront que ceux qui le veulent. Et qu’il y aurait les compensations en vigueur, c’est-à-dire une majoration de salaire, selon le fameux slogan du "travailler plus pour gagner plus".   

Une idée déjà avancée par le patron du Medef... qui s'était ravisé

La proposition déjà faite par Geoffroy Roux de Bézieux avait provoqué un tollé, Laurent Berger, le leader de la CFDT était monté immédiatement au créneau jugeant "indigne" d’ouvrir ce débat alors que des millions de Français étaient au chômage partiel. Il n’empêche, dans une note publiée mercredi 6 mai, l’Institut Montaigne, un centre de réflexion libérale, a remis le sujet sur le tapis. Il plaide pour une augmentation de la durée du travail pour compenser les pertes dues à la crise et il propose notamment de supprimer le jeudi de l’Ascension comme jour férié, ou encore d’enlever la première semaine des vacances scolaires de la Toussaint cette année, etc.

D'autres assouplissements déjà possibles

Concernant les vacances, les entreprises peuvent déjà, pendant cette crise, obliger leurs salariés à prendre six jours de congés payés après accord d’entreprise ou de branche. Et si la durée légale reste 35 heures en France, il y existe déjà de nombreux assouplissements qui permettent de l’augmenter. Aujourd’hui, par exemple, les heures supplémentaires sont permises et défiscalisées jusqu’à 48 heures hebdomadaires, c’est la norme européenne.

En France, la question de la durée du travail est un vieux serpent de mer. Avec cette fois, une inconnue, tout de même, étant donné les conditions sanitaires très particulières : les salariés auront-ils la possibilité ou même l’envie de travailler plus ? Surtout avec une reprise des écoles en pointillés : beaucoup seront contraints pour garder leurs enfants. En réalité, lundi 11 mai, les employeurs s’attendent plutôt à reprendre leur activité avec de nombreux collaborateurs absents.

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