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Le décryptage éco. Chômage partiel : prise en charge en baisse pour les employeurs

L'État veut accompagner la reprise de l'activité économique. Les entreprises paieront 15% du chômage partiel à partir du 1er juin. C’est une façon d’encourager les Français à reprendre le travail. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express"). 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un entrepôt d'un grossiste vide en pleine crise du coronavirus. Photo d'illustration. (MAXPPP)

Lundi 1er juin, les règles du chômage partiel vont changer. L’État va moins prendre en charge le dispositif. Le système va être moins intéressant pour les employeurs : L’État ne prendra en charge que 60% de la rémunération brute des salariés au chômage partiel contre 70 % aujourd’hui. Autrement dit, les employeurs vont devoir payer un peu plus.

En revanche, si vous êtes en chômage partiel, vous ne verrez pas la différence : vous continuerez à percevoir au moins 70% de votre salaire brut. Ce qui fait 84% de votre net et même 100% si vous êtes au Smic. En fait, l’État français s’aligne sur le système de chômage partiel allemand. Alors que jusqu’à présent dans cette crise, il avait opté pour un dispositif très généreux, c’était même le plus généreux d’Europe.

Une façon de réduire la facture

Le gouvernement réduit la voilure parce qu’il estime que rester dans avec le calibrage actuel n'est pas tenable, et qu’avec le déconfinement, c’est le moment de relancer l’activité, de faire redémarrer le pays. C’est aussi un signal envoyé à certains employeurs tentés de faire payer par l’État une partie des salaires de leurs employés alors que l’économie repart. Sachant que pour les secteurs qui ne reprendront pas leur activité au 1er juin, comme les commerces, hôtels, restaurants, c’est bien l’ancien système qui reste en vigueur.  

Le chômage partiel a un coût. En avril, selon le ministère du Travail, plus de 8,5 millions de salariés en ont bénéficié. Cela représente un tiers des salariés du privé. En moyenne, on estime que chaque salarié concerné a été entre 2,5 semaines et 3 semaines au chômage partiel. Cela se chiffre en milliards d’euros : le gouvernement évalue la facture jusqu’à 26 milliards d'euros. C’est une estimation, mais qui va peser lourd sur les finances publiques.  

Des chefs d’entreprises hostiles

Beaucoup alertent sur le risque de licenciements. Selon les patrons, et notamment ceux de petites entreprises, si l’activité repart, elle repart encore trop doucement pour retrouver les niveaux d’avant la crise. Et sans l’aide du gouvernement, ils disent qu’ils ne pourront pas maintenir les salariés en contrat et seront donc obligés de licencier. De chômage partiel, on risque de passer alors au chômage tout court.

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