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Le décryptage éco. Les régions ne sont pas toutes armées de la même façon face à la crise

En raison de la crise du coronavirus, Valérie Pécresse, la présidente d’Île-de-France, prévoit 300 000 chômeurs de plus d’ici à fin 2020 dans la région, du jamais vu. Elle lance un cri d’alarme. Le décryptage éco de Fanny Guinochet ("L'Express").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Une personne passe devant un magasin qui a fermé définitivement, le 8 juin 2020 à Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)

Selon Valérie Pécresse, on risque de dépasser le million de chômeurs dans la région fin 2020. La difficulté pour l’Île-de-France, c’est que la plupart des activités qui en font d’habitude sa force, sa spécificité et son charme, sont très affectées par l’épidémie.

Le tourisme, la restauration, ou encore la culture : tous ces secteurs tournent au ralenti. Alors qu'en 2019, la région francilienne avait accueilli, par exemple, plus de 50 millions de touristes dont de nombreux étrangers, avec la fermeture des frontières et le confinement, la chute est rude. Pareil pour l’évènementiel : Paris est normalement la ville des congrès et des salons. Là encore, c’est la Bérézina.

Mais si Valérie Pécresse s’alarme à raison, elle oublie de dire que l’Île-de-France est une des zones les mieux armées pour encaisser la crise car elle concentre des grosses entreprises qui peuvent faire face à la déflagration. Elle concentre aussi de nombreux services qui vont vite repartir. C’est une des zones où la reprise sera la plus dynamique.   

Certaines régions s'en sortent mieux que d'autres

Hélas, toutes subissent la crise. Mais, certaines flirtaient avec le plein emploi avant l’épidémie : on pense à la Mayenne ou à la Vendée. Elles sont dans une meilleure situation pour encaisser le choc. Et le type d’activités compte beaucoup : l’agriculture a permis de limiter la casse en Normandie, par exemple. En Bretagne, l’industrie agroalimentaire, qui est très représentée, a tenu pendant cette crise, cela a joué le rôle d'amortisseurs. Même si la région enregistre malgré tout une hausse importante des demandeurs d’emplois. Même chose en région Centre. A contrario, la Corse, très dépendante du tourisme, connaît une des progressions les plus fortes du nombre de demandeurs d’emplois, +32% en avril. Si on regarde les dernières données mensuelles de Pôle emploi, la plupart des régions françaises enregistrent pendant le confinement entre 20% et plus de 30% de chômeurs en plus.   

Les collectivités essaient de voler au secours des entreprises

On a beaucoup parlé du plan de sauvetage national mais moins de l’aide apportée par les collectivités locales. Pourtant, beaucoup se mobilisent pour débloquer des fonds pour les entreprises de leur territoire, surtout les plus petites. Elles distribuent des aides, des subventions ou des prêts garantis. Mais il y a aussi des initiatives originales, comme la métropole de Lyon qui propose de nationaliser les PME les plus en difficultés ou de monter au capital pour éviter qu’elles ne soient rachetées par des fonds étrangers. Impossible de présenter toutes ces aides mais la plupart des régions essaient de préserver leurs écosystèmes face à cette récession qui va durer plusieurs mois.

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