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Le mot de l'éco : Habillement

Le secteur traverse une grave crise multifactorielle et les plans sociaux vont se succéder

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une passante devant une vitrine de vêtements féminins, le 8 juin 2020. (PAUL FAITH / AFP)

C’est un secteur qui souffre particulièrement en ce moment. Même la maison-mère de la marque espagnole Zara a enregistré des pertes au premier trimestre pour la première fois de son histoire. Et de ce côté-ci des Pyrénées, la liste des enseignes en redressement judiciaire ne fait que s’allonger au fil des jours : Camaieu, Naf Naf, André, La Halle, Orchestra. Le secteur était déjà en difficulté avant le coronavirus, avec des centres villes perturbés depuis plus de deux ans maintenant, les manifestations contre la réforme des retraites ayant succédé au mouvement des Gilets jaunes. Ce confinement pendant deux mois n’a fait que fragiliser encore un peu plus un secteur qui était déjà en grande difficulté avant la crise du coronavirus.

Un modèle à bout de souflle

Toutes les enseignes tricolores précédemment citées n’ont pas opéré un virage numérique suffisant. De surcroît, la concurrence est extrêmement féroce dans l’univers de la mode à petit prix. Les marques qui autrefois faisaient recette, notamment en périphérie des grandes villes n’ont plus la cote. Elles ont été dépassées par des enseignes comme H&M et Zara qui enchaînent les collections et font tourner les stocks.

Le modèle de distribution qui faisait vivre toutes ces enseignes française est aujourd’hui à bout de souffle. Pareil pour le modèle financier. L’exemple le plus frappant est celui de Vivarte. Autrefois leader du secteur de l’habillement en France, il comprenait une quinzaine de marques il y a quelques années encore. 

Aujourd’hui le navire amiral la Halle est à vendre à la barre du tribunal de commerce. Le groupe a été quasiment totalement démantelé. La faute à des rachats par LBO, une technique financière très en vogue il y a une dizaine d’années, qui consiste à faire supporter à l’entreprise qu’on rachète le poids de l’emprunt contracté avec pour résultat une recherche de rentabilité maximale à court terme pour se rembourser. En l’occurrence ce montage financier a entraîné le groupe à sa perte.

15 000 emplois en suspens

Avec toutes ces marques aujourd’hui en quête de repreneurs, ce sont 15.000  postes au total qui sont aujourd’hui en suspens. Des emplois souvent rémunérés au niveau du SMIC , parfois à mi-temps, souvent occupés par des femmes. C'est une cascade de plans sociaux particulièrement délicate qui s’annonce.

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