Maintien des colonies de vacances cet été : "On a besoin d'avoir le plus vite possible des règles", demande un organisateur de séjours
Olivier Ducelier, membre de l'association Union nationale des organisations de séjours éducatifs et linguistiques (Unosel)
900 000 enfants et adolescents sont concernés chaque année, en France. Avec la crise du coronavirus et le confinement mis en place depuis le 17 mars, la question de l'organisation des colonies cet été se pose pour les structures. "On a besoin d'avoir le plus vite possible des règles d'organisation", a affirmé dimanche 26 avril sur franceinfo Olivier Ducelier, membre de l'association Union nationale des organisations de séjours éducatifs et linguistiques (Unosel).
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Il souligne qu'il est "extrêmement complexe d'organiser l'accueil de centaines de milliers d'enfants en colonie sur le territoire français" et souhaite avoir des réponses notamment sur "le transport" et sur "la régionalisation". Olivier Ducelier note que "les inscriptions sont extrêmement basses". Il entend "donner confiance" aux parents par rapport aux mesures sanitaires. En colonie, le taux d'encadrement est tel qu'il est facile de "faire des petits groupes".
franceinfo : Est-ce que vous savez déjà si les séjours en colonies pourront tout simplement être organisés ?
Olivier Ducelier : Alors on le souhaite. On ne le sait pas encore. Actuellement, nous sommes sous une législation qui nous interdit depuis le 13 mars, en anticipation du confinement, d'organiser jusqu'à nouvel ordre des accueils collectifs de mineurs. En revanche on a bon espoir, puisque le déconfinement va permettre aux enfants de retourner à l'école, qu'il nous permette à nous aussi de pouvoir les accueillir dans nos colonies cet été. On espère avoir (les réponses) le plus vite possible, parce qu'il est extrêmement complexe d'organiser l'accueil de centaines de milliers d'enfants en colonie sur le territoire français, puisque désormais on ne parle plus que d'un accueil sur le territoire français. Malheureusement, l'étranger va avoir disparu pour des raisons qu'on comprend bien. Mais on a besoin effectivement d'avoir le plus vite possible des règles d'organisation, à la fois sur le transport, peut-être sur la régionalisation, même si on a un secret espoir que celui-ci ne soit pas trop problématique. Emmanuel Macron a annoncé aux maires de France qu'il n'y aurait pas de déconfinement régionalisé. On a cru comprendre auprès des ministères que le déconfinement non régionalisé sous-entendait qu'on pourrait imaginer des colonies non régionalisées, même si, pour certaines, ça peut être intéressant de n'être pas trop loin de la maison pour éviter des coûts.
Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education, a évoqué des colonies qui pourraient se fermer en restant dans sa région. C'est une piste qui semble aujourd'hui possible ?
C'est une piste qu'il faut forcément envisager, avec une certaine limite. On sait que 75% des enfants qui partent en colonie sont issus de Paris et région parisienne. On a du mal à imaginer que la région parisienne puisse accueillir en colonie des enfants qui viennent juste à côté. D'une part parce que on n'a pas les capacités d'accueil et d'autre part, parce que tout le monde se précipiterait là-dessus. Ça voudrait dire aussi qu'il faudrait des transports, les trains, notamment, qu'ils puissent aller de région en région avec des groupes aussi absolument.
Au sein des colonies de vacances, comment peut-on faire appliquer des gestes barrières d'une distanciation sociale ?
On a un énorme avantage en colonie de vacances par rapport peut-être à l'Éducation nationale. C'est que le taux d'encadrement et le taux d'adultes au milieu des enfants est extrêmement élevé, puisque la législation, pour un enfant de 6 ans et plus, est d'avoir un animateur ou une animatrice pour 12 enfants. Dans les faits, on est plutôt en moyenne à 1 pour 9, ce qui vous laisse une idée sur le fait qu'on puisse largement faire des petits groupes. Ça c'est un gros avantage. Après, la mise en place elle-même des activités ou la manière d'utiliser les salles à manger, ou même l'utilisation des chambres, c'est là-dessus que nous avons besoin assez rapidement, le plus rapidement possible, de règles précises et de consignes pour pouvoir travailler sur la mise en place.
Craignez-vous une chute du nombre d'inscrits dans les structures ?
C'est difficile d'être optimiste, pour plusieurs raisons. D'une part, parce que depuis le début mars, on est au cœur de la période la plus haute des inscriptions et que les inscriptions se sont arrêtées, même si des parents inscrivent encore via les sites Internet. Les inscriptions sont extrêmement basses, voire inexistantes par rapport à ce qu'elles devraient être. Et puis après, je pense qu'il va falloir que les parents retrouvent un peu de confiance. On sait qu'ils ont assez peu confiance dans le fait de remettre leurs enfants à l'école. On peut imaginer que le mois et demi qui va se passer entre le 11 mai et le début de l'été peut nous aider à ce que les choses, au plan sanitaire, s'améliorent jour après jour. Mais il faudra donner la confiance.
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