Malgré la crise sanitaire, le taux de pauvreté monétaire en France serait resté stable en 2020, selon une estimation provisoire de l'Insee
L'an dernier, ce taux se serait établi à 14,6% de la population, comme en 2019, a avancé mercredi l'institut public d'études statistiques.
Les effets de la crise du Covid-19 sur le taux de pauvreté seront-ils visibles cette année ? Quoi qu'il en soit, en 2020, il serait resté stable, tout comme les inégalités de niveau de vie, selon une première estimation publiée mercredi 3 novembre par l'Insee. Cette dernière met en avant les effets des mesures gouvernementales de soutien à l'économie et aux ménages modestes.
L'an dernier, le taux de pauvreté monétaire "stagnerait" à 14,6% de la population* (soit 9,3 millions de personnes), comme en 2019, avance l'institut public d'études statistiques. Quant aux inégalités de revenu – mesurées par le ratio entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20% les plus aisés et celle détenue par les 20% les plus modestes –, elles "resteraient inchangées" également. L'Insee concède que les résultats auraient pu être différents si son estimation incluait l'économie informelle, dont le travail au noir, qui a pu particulièrement pâtir de la crise sanitaire.
Il s'agit là d'estimations préliminaires, réalisées par "micro-simulations", et non pas du véritable taux de pauvreté pour 2020, qui ne sera calculé que courant 2022, à partir des données fiscales et sociales concernant la très grande majorité de la population.
"Certaines situations de pauvreté se sont aggravées à la faveur de la crise"
La stabilité du taux de pauvreté s'explique en partie par la politique gouvernementale du "quoi qu'il en coûte", estime l'institut. Sans la prise en charge du chômage partiel et les aides exceptionnelles versées aux plus modestes, le taux aurait sans doute augmenté de 0,6 point. Voire plus, puisque cette estimation ne tient pas compte des éventuelles défaillances d'entreprises qu'aurait entraînées une absence de soutien gouvernemental.
"La pauvreté s'est sans doute intensifiée mais n'a pas explosé", résume le directeur général de l'Insee, Jean-Luc Tavernier. Autrement dit, le nombre de pauvres n'a globalement pas augmenté, mais cela n'empêche pas que "certaines situations de pauvreté se sont aggravées à la faveur de la crise", selon ce responsable, pour qui "un seul indicateur ne peut pas rendre compte d'une réalité sociale ou économique comme la pauvreté", laquelle "n'est pas que monétaire".
* Le seuil de pauvreté est fixé par convention à 60% du niveau de vie médian.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.