Masques sanitaires : les entreprises françaises en difficulté face à la concurrence asiatique
Les fabricants de masques français souffrent de la concurrence asiatique, moins chère. Certains appellent à la solidarité.
C'est une course contre le dépôt de bilan pour une coopérative de masque bretonne. Les clients se font rares. "Au mieux c'est le redressement pour faire nos preuves, et au pire, c'est la liquidation. Et aujourd'hui on n'est même pas sûrs d'avoir nos salaires à la fin du mois", confie Véronique Avequin, conductrice de ligne à la Coop des masques. Créée il y a moins d'un an, la coopérative a embauché une vingtaine de salariés pour redynamiser l'économie locale. Aujourd'hui, elle se retrouve avec un stock de six millions de masques non écoulés.
Plus de 95 % des masques achetés viennent d'Asie
Masques chirurgicaux, FFP2, la société brade sa production, avec 30 à 50 % de rabais. Pour elle, difficile de rivaliser avec les masques chinois, vendus trois à quatre centimes l'unité, moitié moins que ses tarifs. "Ça coûte plus cher, bien sûr, mais c'est un geste solidaire", commente Christelle Cariou, directrice de l'usine Fidèle. Du matériel de fabrication aux machines, la production est 100 % française. La coopérative compte sur les commandes des administrations et hôpitaux publics. Selon le syndicat du secteur, les entreprises françaises de masques sanitaires sont nombreuses à être en difficulté : plus de 95 % des masques achetés viennent aujourd'hui d'Asie.
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