: Vidéo "Nous n'avons pas eu un confinement comme chez vous" : l'épidémie de coronavirus n'a pas été vécue de la même façon en Allemagne
Les Français se préparent à un déconfinement très progressif que les Allemands regardent parfois avec interrogation, tellement la gestion de la crise sanitaire a pu être différente entre les deux pays. C’est le cas à Kehl, petite ville allemande située en face de Strasbourg, de l'autre côté du Rhin.
Dans le supermarché de Kehl, les rares clients portent tous un masque. C'est obligatoire dans tous les endroits clos de cette petite ville allemande située en face de Strasbourg, de l'autre côté du Rhin. "Les caissières peuvent vous mettre une amende de 50 euros !" explique même Louis Wagner, un vendeur qui "préfère prévenir les gens qui ne sont jamais venus". "Sinon je dois alerter ma patronne par radio pour qu'elle vienne et qu'on remplisse un papier", termine-t-il.
D’autres mesures sont en revanche beaucoup plus souples. En Allemagne, il n’y a, par exemple, aucune limitation pour se déplacer dans le pays. D'ailleurs, Philipp, un chef d’entreprise, s'étonne quand on lui dit qu’en France on ne pourra pas aller à plus de 100 kilomètres de son domicile. Il ne comprend pas : "Le virus n’a pas la notion de la distance, il ne sait pas ce que c’est."
Autre différence avec la France, il n'y pas de débat en Allemagne sur la réouverture des écoles. Le retour des élèves a d’ailleurs déjà commencé avec les lycéens. Par ailleurs, si les parcs et jardins vont rester fermés à Strasbourg, cela n’a jamais été le cas à Kehl. "Pour la santé des enfants, c’est important d’être dehors avec ce beau temps, de bouger et de ne pas rester devant la télévision tout le temps", estime Philipp.
Le choix de la discipline, plutôt que des restrictions
D’ailleurs les Allemands n’ont pas vécu ces deux derniers mois comme nous, explique Elisabeth, 70 ans : "Nous n'avons pas eu un confinement comme chez vous." Ils ont toujours respecté la distance physique de 1,5 mètre contrairement aux Français estime encore Elisabeth, qui n’est pas pour leur retour immédiat de ce côté du Rhin. "Si on rouvre la frontière, je peux imaginer qu’il y a beaucoup de gens qui vont venir sur le bord du Rhin à Kehl", s'inquiète la femme de 70 ans.
Les seuls qui peuvent aujourd’hui franchir le Rhin, ce sont les travailleurs frontaliers. Une situation compliquée pour la ville, dont l’économie dépend beaucoup des Alsaciens qui viennent faire leurs courses. Une manifestation est d’ailleurs organisée samedi 9 mai côté allemand, pour demander la réouverture totale de la frontière.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.