"On ne prend pas de risque" : au centre anti-cancer Gustave Roussy, un scanner teste tous les patients au coronavirus avant opération
Pour continuer de soigner les patients tout en les protégeant du coronavirus, l'institut Gustave Roussy, dans le Val-de-Marne, a décidé de tester toutes les personnes qui doivent subir une opération lourde.
C’est un scanner dernier cri qui permet de s’assurer que les patients n’ont pas le coronavirus, financé par la fondation de France-Hôpitaux de France. Un scanner qui, faute de place, a été installé dans un coin du parking de l’institut Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marne), dans un préfabriqué spécialement aménagé. Toutes les personnes qui doivent subir une opération lourde s'y font tester, 24 heures avant l’intervention.
Les patients se succèdent. Ils viennent de passer un test classique PCR avec le prélèvement par un coton-tige dans le nez, mais l’hôpital préfère doubler avec un scanner des poumons, explique le docteur Corinne Balleyguier, cheffe du service d’imagerie : "La sensibilité du test PCR est environ 70%, et le scanner c'est au-delà de 90%."
On a eu quelques patients positifs en scanner avec des images assez évocatrices, et dont le test PCR initialement était négatif.
Docteur Corinne Balleyguier, cheffe du service imagerie à Gustave Roussyà franceinfo
Louise doit être opérée le lendemain matin. "C'est bien de savoir qu'on est testé pour éviter de contaminer les autres patients, parce que c'est un hôpital où il y a beaucoup de personnes fragiles. Donc, c'est vrai que c'est mieux de tester systématiquement toute personne qui vient ici", estime la patiente.
Rassurer les patients et éviter les complications
Son image au scanner est analysée quelques minutes plus tard par le docteur Marie Gavrel. "On ne voit pas de signes d'infection. Le poumon apparaît en noir pour nous au scanner et on ne voit pas de lésions qui traduiraient de l'infection, des clartés au sein du poumon." Feu vert donc pour l’opération de Louise.
Protéger l’hôpital, rassurer les patients à la veille de l’intervention, le but est aussi de ne pas risquer des complications. "Pour ce type de chirurgie, il peut y avoir des difficultés de type embolie pulmonaire et donc des difficultés de réanimation et des complications post-opératoires plus importantes, précise le docteur Corinne Balleyguier. On ne prend pas de risque."
Pour éviter tout risque donc, l’opération peut être alors repoussée, sauf évidemment si le patient atteint du coronavirus nécessite une chirurgie vitale urgente due à son cancer. Les équipes opèrent alors avec de nombreuses précautions.
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