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Aides aux entreprises sur-mesure : "sur le papier, ça à l'air plutôt positif" estime le syndicat des musiques actuelles

Le fonds de solidarité dont bénéficiaient les entreprises touchées par la crise Covid, sera supprimé le 1er octobre. Le gouvernement proposera à la place des aides ciblées et sur-mesure. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le public masqué mais euphorique à l’AccorHotels Arena de Bercy pour le "concert test" d'Indochine, organisé avec l'APHP.  (CLAIRE LEYS / RADIO FRANCE)

"On a l'impression que le gouvernement fait tout pour trouver les dispositifs qui vont correspondre aux spécificités des entreprises", a affirmé lundi 30 août sur franceinfo, Aurélie Hannedouche, déléguée générale du syndicat des musiques actuelles (SMA), après une rencontre avec la ministres de la Culture, de l'Economie et des PME, Roselyne Bachelot, Bruno Le Maire et Alain Griset.

Le gouvernement a annoncé la fin du Fonds de solidarité, le 1er octobre. Il sera remplacé par des aides plus ciblées. Le monde de la culture accuse également une baisse de fréquentation depuis l'instauration du pass sanitaire."Et justement, lors de cette réunion, nous avons demandé à lever cette jauge maximum de 75% puisqu'il y a le pass sanitaire", indique Aurélie Hannedouche. 

franceinfo : Vous avez échangé avec Bruno Le Maire et Roselyne Bachelot. Que retenez-vous de ces discussions ?

Aurélie Hanedouche : Nous avons en effet pu discuter avec les trois ministres cet après-midi [lundi]. Ils nous ont annoncé la fin du fonds de solidarité au 30 septembre prochain et à partir du 1er octobre, donc, la mise en place d'un nouveau dispositif de prise en charge des coûts fixes pour les entreprises. Ce dispositif existe déjà à l'heure actuelle pour les entreprises, mais pour les très grosses entreprises dans le secteur culturel, on n'est pas du tout familier de ce dispositif.

Donc, pour nous, l'enjeu, sera de vérifier avant son entrée en application tout au long du mois de septembre, qu'il correspond bien aux besoins des entreprises que nous représentons dans le secteur culturel. Le principe de ce dispositif, c'est justement de venir prendre en charge les coûts fixes des entreprises, les loyers, les salaires, tout ce qui concerne la vie de l'entreprise et non pas l'activité. A priori sur le papier, ça a l'air d'être plutôt positif. Donc maintenant, il reste bien à adapter ce dispositif pour être sûr qu'il convienne aux quelques particularités des entreprises qui sont dans le secteur culturel.

Vous avez entendu la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, répéter comme un mantra on ne vous laissera pas tomber. Vous avez le sentiment que c'est le cas en pratique ?

En tout cas, on a l'impression que le gouvernement fait tout pour trouver les dispositifs qui vont correspondre aux spécificités des entreprises. Il est convenu de se revoir au cours du mois d'octobre pour vérifier l'état de la rentrée, pour voir un peu comment se passe pour les entreprises du secteur culturel. Là, on peut faire un premier bilan de ce qui s'est passé cet été. On ne sait pas encore comment la fréquentation en salles va reprendre pour les concerts. En ce qui me concerne, ça va être intéressant de vérifier tout ça et de trouver les dispositifs ad hoc avec l'aide du gouvernement.

Concernant la musique, par exemple, votre domaine a encore des situations un peu disparates aujourd'hui ?

Alors, très clairement, si on fait un point sur ce qui s'est passé cet été, donc essentiellement des festivals, ils se sont majoritairement tenus, bien sûr, avec des configurations revisitées, puisqu'on on a dû s'adapter aux impératifs qui avaient été dictés par le gouvernement. Donc, au mois de février, c'était 5 000 personnes assises. Depuis, on a pu remettre le public debout. Mais il faut le dire, la fréquentation a été très modeste. Bien qu'elle ait eu lieu dans des configurations très restreinte, probablement à cause du pass sanitaire, parce qu'en juillet, il y a encore beaucoup de personnes qui n'avaient pas leur 2e dose.

Peut-être aussi à cause des programmations, peut-être à cause des contextes contraints. Donc là, aujourd'hui, dans la musique, effectivement, on est sur une fréquentation très à la baisse par rapport à ce qu'on a pu connaître jusqu'à 2019.

Là, pour la rentrée, sur le papier, comment ça va se passer? Est-ce qu'il y aura encore des jauges dans les salles de concert ? Est-ce que l'arrivée du pass sanitaire va au contraire vous permettre de faire le plein ?

Pour la rentrée, on est pour les salles de concert avec l'obligation du pass sanitaire qui s'impose maintenant à tous les établissements recevant du public. Et ce qui nous pose souci, c'est qu'on est avec une jauge maximum de 75% en intérieur. Et justement, lors de cette réunion, nous avons demandé qu'elle soit levée. On ne voit pas l'intérêt de la maintenir puisqu'il y a le pass sanitaire. Cette jauge qui nous complique la vie parce qu'on a beaucoup de reports qui vont avoir lieu à l'automne. Et quand vous faites des reports de dates complètes. Comment vous faites pour choisir les 75% de spectateurs qui voudront avoir le droit de venir voir le concert ? Comment vous dites aux 25% restants, ben non, vous, vous n'avez pas à avoir le droit, là ?

Je pense que ça va être un des principaux axes de bataille. Bien évidemment, là, ce n'est pas du ressort du ministre de la Culture, mais plutôt du centre interministériel de crise. Je pense que cela va dépendre aussi de l'évolution de la situation sanitaire à compter de la rentrée.

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