Les manifestations contre le pass sanitaire sont "comparables" à celles des Gilets jaunes
Plus de 200 manifestations sont prévues samedi 28 août en France pour s'opposer au pass sanitaire.
Stéphane Sirot, historien, spécialiste des grèves et du syndicalisme, a expliqué samedi 28 août sur franceinfo que les manifestations du samedi contre le pass sanitaire sont "comparables" à celles des Gilets jaunes qui rassemblent "au-delà du monde du travail" dans une grande diversité "sociologique et générationnelle". Plus de 200 manifestations sont prévues samedi 28 août en France pour s'opposer au pass sanitaire et à la politique du gouvernement face au Covid-19. Les autorités tablent sur une nouvelle décrue du mouvement pour ce septième week-end consécutif de manifestations.
franceinfo : Ces manifestations ont-elles des points communs avec celles des Gilets jaunes ?
Stéphane Sirot : ll y a des éléments qui sont comparables. Le déclenchement de ces mouvements qui se sont constitués sur les réseaux sociaux, dans la mesure où aucune organisation politique ou syndicale a appelé à participer à ces manifestations. On n'a pas de grandes organisations qui appellent à participer à ces manifestations au plan national. Localement, on peut avoir par exemple des unions départementales de syndicats comme ceux de la CGT, par exemple, qui peuvent en revanche appeler à soutenir ces manifestations. Il y a le choix du samedi aussi, qui est assez comparable et qui n'est pas habituel dans les mouvements sociaux. En règle générale, la tradition, c’était plutôt des manifestations en semaine. Depuis les Gilets jaunes s'est installé en quelque sorte la manifestation du samedi. Elle va rassembler au-delà du monde du travail, rassembler tout le monde, y compris les familles. Et puis, bien évidemment, la mosaïque politique, idéologique, une diversité des manifestants, une diversité à tout point de vue, sociologique et générationnelle.
Y a-t-il un portrait robot type des anti-pass sanitaire ?
Les manifestants sont assez diplômés et font partie, pour un certain nombre d'entre eux, de ce qu'on appelle communément les classes moyennes. Quand on regarde notamment leur rapport aux politiques, ce sont des gens qui s'abstiennent beaucoup aux élections, ce qui est le cas d'ailleurs de plus en plus de Français, et ont aussi une tendance marquée au vote blanc. Cela montre bien au fond une sorte de désaffiliation vis-à-vis à tout ce qui ressemble à des institutions, notamment les politiques.
Est-ce un mouvement anti-gouvernement, contre Macron ?
Un très petit nombre de ces manifestants ont voté pour Emmanuel Macron en 2017. Ils sont en effet très critiques du gouvernement et de la personnalité du président de la République. Ils ont beaucoup de difficultés à accorder une légitimité à des politiques dont ils ne veulent plus, à des partis qui ne correspondent plus à leurs attentes. Il est donc extrêmement difficile d'arrêter ces manifestations et de convaincre ceux qui y participent de rentrer chez eux.
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