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Pass vaccinal : "C'est une moindre restriction de liberté", déclare le député Agir Olivier Becht

Le parlementaire élu du Haut-Rhin, invité de franceinfo lundi alors que l'Assemblée nationale examine le projet de loi sur le pass vaccinal, a cependant déclaré qu'il "ne voterait pas cette mesure de gaieté de cœur".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député Olivier Becht, lors d'une session de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 8 décembre 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

"La première restriction de liberté, c'est quand même le confinement et le couvre-feu", a estimé lundi 3 janvier sur franceinfo le député du Haut-Rhin et président du groupe Agir ensemble à l'Assemblée nationale, Olivier Becht. Avec les autres députés, il a commencé l'examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal pour lutter contre la pandémie de Covid-19. "Je ne voterai pas cette mesure de gaieté de cœur, mais c'est une moindre restriction de liberté", a -t-il affirmé.

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franceinfo : Ce texte vous convient-il en l'état ?

Olivier Becht : Nous avons 200 000 contaminations par jour, parfois même un peu plus, et un taux d'incidence de plus de 1 500 cas pour 100 000 habitants. L'année dernière, avec un taux d'incidence de 400, on était obligé de confiner tout le pays ou de mettre en place un couvre-feu. Grâce aux vaccins, nous n'y sommes plus obligés aujourd'hui. Si chacun joue le jeu de la vaccination, on peut essayer de se sortir de cette épidémie. Je dirais donc que je ne voterai pas cette mesure de gaieté de cœur, mais je pense que c'est une moindre restriction de liberté que celles que nous avons connues en 2020 et 2021.

Que répondez-vous à ceux qui voient dans le pass vaccinal une nouvelle restriction des libertés ?

La première restriction de liberté, c'est quand même le confinement et le couvre-feu. Maintenant, on a un recul sur les vaccins. Il y a 120 millions de doses qui ont été administrées en France et plus de 3 milliards de doses Pfizer dans le monde. On sait que ça marche et que ça évite de passer par la case hôpital, réanimation et cimetière. Le vaccin est donc une moindre restriction de liberté. Par ailleurs, il y a quand même un problème moral à ne pas vouloir se faire vacciner. En effet, 50 millions de Français se sont fait vacciner et certains d'entre eux voient leurs opérations déprogrammées parce qu'il y a un nombre considérable de personnes non vaccinées dans les services de réanimation. Il faut malheureusement des outils qui permettent encore une fois d'accentuer la contrainte sur ces personnes dans l'intérêt collectif. La liberté n'est jamais absolue.

Comptez-vous obliger les 12-17 ans à se faire vacciner ?

Les députés, puis les sénateurs, discuteront de cela. C'est quelque chose qui me semble être effectivement sujet à débat lorsqu'on sait que les jeunes sont moins à risque que les adultes, mais cela reste encore à confirmer par rapport au variant qui circule actuellement. On nous dit aussi aujourd'hui dans les hôpitaux qu'il y a de plus en plus de jeunes hospitalisés. Je pense donc que si on arrive à couvrir davantage de jeunes par la vaccination, on peut aussi avoir un rapport bénéfice risque positif.

Ce texte peut-il également dissuader les vendeurs de faux pass ?

Tous les fraudeurs, que ce soit ceux qui fournissent les faux pass sanitaires ou ceux qui les utilisent, font des choses extrêmement graves pour la santé des gens. Il y a beaucoup de personnes qui terminent aujourd'hui en réanimation avec un faux pass sanitaire et qui ne bénéficient pas du bon protocole de soins parce que les médecins pensent qu'ils sont couverts par les anticorps produits par le vaccin, alors qu'en réalité ils n'en ont aucun. Ce sont des gens qui vont mettre leur santé et celle de nos concitoyens en péril. Il est donc plus que nécessaire de faire la chasse.

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