"Pendant deux mois, on n’avait plus de boulot et là ça repart" : les déménageurs débordés par les demandes depuis le déconfinement
Après le confinement qui a bousculé leur calendrier, les déménageurs ont dû rattraper le retard. Très sollicités, ils craignent cependant que cet afflux de travail ne dure pas.
À l'instar des coiffeurs, le déconfinement a entraîné une véritable ruée de clients pour certaines professions. C'est le cas chez les déménageurs : en quelques semaines, ils doivent rattraper le retard accumulé pendant le confinement lié à l'épidémie de coronavirus, qui a aussi bousculé tout leur calendrier. Parmi les 45 employés de l'entreprise Déménagement Duhamel, à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, Axel, déménageur chevronné, confirme : "Il y a plus de boulot, c’est sûr ! Pendant deux mois, on n’avait pas de boulot et là ça repart ! Il faut tenir…"
Du jamais vu, en 35 ans de carrière pour le gérant, Alain Duhamel. "D’un seul coup, on s’est retrouvés avec des demandes de gens qui n’avaient pas pu déménager pendant deux mois et qui ont été bloqués, indique-t-il. On a rajouté 20% à 30% de déménagements supplémentaires. On a fait appel à 3-4 personnels intérimaires, ainsi que 3-4 étudiants."
On a décalé quelques déménagements que nous ne pouvions pas assumer, car on ne peut pas multiplier le nombre de camions et de déménageurs à l’infini.
Alain Duhamelà franceinfo
En tout, ils ont dû décaler ou annuler quelque 200 déménagements. Anne a dû reporter le sien : "C'était prévu le 2 juin, mais cela a été décalé à sept jours plus tard", indique-t-elle. Loin d’être énervée, cette retraitée aurait même apprécié de bénéficier d’un peu plus de temps. "Avec le confinement, j’aurais souhaité que la date soit reculée : j’étais toute seule pour faire les cartons ! C’est surtout les acquéreurs qui étaient pressés, notamment parce qu’il y a un jardin, alors…"
Il était convoité ce jardin, après ce confinement. Et ce n'est pas un cas isolé, explique Alain Duhamel. "Une des particularités de la reprise qu’on connaît, explique le gérant, c’est que beaucoup déménagent en province. Cela fait plusieurs fois qu’on se déplace vers le Sud-Ouest et le grand Ouest, par exemple."
La ruée pourrait ne pas durer
Mais cette ruée sera peut-être de courte durée. De retour à l'entrepôt, Olivier Parmentier, responsable d'exploitation, montre le planning des déménagements. "Fin juin début juillet, c’est l’équivalent de Noël pour les magasins de jouets, explique-t-il. C’est de la folie ! On refuse du travail tous les ans."
"Sauf que cette année, poursuit Olivier Parmentier, on a un vrai trou, puisqu’on est censé faire fin juin début juillet les déménagements liés aux signatures chez les notaires et les agents immobiliers entre fin mars et début avril. Comme ces gens n’ont pas travaillé pendant le confinement, par ricochet, on retrouve ce manque d’activité sur la période." Simple décalage de transactions, ou annulation pure et simple par crainte du coronavirus ? L'avenir de l'entreprise est pour l'instant, incertain.
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