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Plan de relance automobile : Luc Chatel appelle les Français "à se précipiter à partir du 1er juin dans les concessions"

"Il fallait un déclic et je pense que dans le plan qui est aujourd'hui présenté, ce déclic est présent", a estimé sur franceinfo le président de La Plateforme de l'automobile (PFA), après les annonces d'Emmanuel Macron.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Luc Chatel, invité de franceinfo en juin 2017. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Luc Chatel, président de La Plateforme de l'automobile (PFA), appelle mardi 26 mai sur franceinfo les Français "à se précipiter à partir du 1er juin dans les concessions" alors qu’Emmanuel Macron vient de présenter un plan de 8 milliards d’euros pour relancer le secteur automobile gravement touché par la crise sanitaire. Il prévoit, notamment, un renforcement des primes à la conversion et des aides à l'achat allant de 2 000 à 7 000 euros pour des véhicules hybrides ou électriques.

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franceinfo : Que pensez-vous de ce plan de relance ?

Luc Chatel : Je crois que c'est un plan qui répond à la gravité de la situation que nous rencontrons dans l'automobile. Il faut être conscient que nous traversons la plus grave crise de l'histoire de l'automobile hors période de guerre. Je rappelle que le mois dernier, on était à moins 90% de ventes. Depuis la sortie du confinement, la reprise est extrêmement molle puisqu'on est environ à 25 à 30% d'activité. Effectivement, le risque c'est qu'on accumule des défaillances dans la sous-traitance, la distribution, les points de vente. Et donc, il nous fallait un plan qui stimule la demande, en gros, qui encourage les consommateurs à retourner dans les points de vente. Si on veut redémarrer les usines, il faut vendre des voitures et donc pour vendre des voitures, malheureusement, vu le contexte, on a besoin d'un accompagnement qui permette de rendre l'achat de voitures attractif.

Ce plan va-t-il être suffisant pour sauver le secteur ?

Nous avons fait un sondage il y a une quinzaine de jours au sein de la filière automobile. 51% des Français nous ont dit : "Nous avions prévu d'acheter une voiture en 2020, mais nous allons reporter notre achat d'en moyenne 11 mois". C'est ce que nous voulons éviter. Donc, il fallait un déclic et je pense que dans le plan qui est aujourd'hui présenté, ce déclic est présent. Lorsqu'on a un bonus de 7 000 euros sur un véhicule électrique, lorsqu'on a une prime à la conversion, c'est-à-dire qu'on met à la casse un véhicule ancien et qu'on le transforme par un véhicule beaucoup moins polluant avec les nouvelles normes, même s’il est thermique, on a 3 000 euros d'incitations, 5 000 euros si c'est un véhicule électrique. Ça veut dire que ce sont des niveaux d'incitation très fort. Vous vous rendez-vous compte que les 75% des ménages français qui vont être concernés par la prime à la conversion, s'ils achètent un véhicule électrique, pourront cumuler les 7 000 euros de bonus, plus les 5 000 euros de prime à la conversion.

12 000 euros d'aides pour l'achat d'un véhicule électrique. C'est du jamais vu.

Luc Chatel

à franceinfo

Nous avons perdu environ 350 000 ventes de voitures depuis le début de la crise. Donc, il est clair que les 200 000 voitures qui sont prévues, c'est le quota qui est fixé par le gouvernement, bénéficieront d'un accompagnement, d'une aide, d'un bonus ou d’une prime à la conversion. Elles vont nous aider à remonter la pente. J'encourage vos auditeurs à se précipiter à partir du 1er juin dans les concessions. Ils vont permettre de faire redémarrer la mécanique industrielle.

Emmanuel Macron veut que la France produise chaque année un million de véhicules électriques, hybrides ou hybrides rechargeables. Est-ce que c'est réaliste ?

C'est réaliste à partir du moment où on a mis sur la table des mesures à la hauteur de la gravité de la situation. Nous appelions au sein de la filière automobile de nos vœux un plan qui soit équilibré entre la demande et l'offre, c'est-à-dire la stratégie d'avenir de l'automobile en France. Très clairement, ce plan, que nous avons discuté avec le gouvernement depuis plusieurs semaines, dessine une nouvelle ambition pour l'automobile en France.

Avec des usines qui restent en France ?

Oui, très clairement. D'abord, des engagements ont été pris par les constructeurs et les équipementiers de localiser un certain nombre d'investissements. Je pense aux moteurs électriques pour PSA, je pense aux véhicules électriques pour Renault, je pense à l'hydrogène pour Michelin. Donc il y a très clairement sur la table des choix d'investissements en France qui ont été faits pour l'avenir par les constructeurs et les équipementiers.

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