Ils se disent à bout. À moins de cinq mois de la présidentielle et en pleine reprise épidémique, les soignants veulent alerter l'opinion publique sur l'état du système de santé. L'épidémie de Covid-19 s'ajoute à ce malaise beaucoup plus profond.
Dans le service de réanimation d'un hôpital de Lille (Nord), tous les soignants posent les mêmes questions en début de service : y a-t-il des entrées Covid ? Et le service est-il plein ? Dans cet établissement, le plan blanc a été lancé : des opérations vont être déprogrammées et des soignants vont devoir renoncer à leurs congés. Épuisé, le personnel a accueilli la nouvelle avec résignation.
"Tout le monde est à bout"
Partout, le retour de l'épidémie amplifie toutes les autres difficultés. À l'hôpital de Guéret, dans la Creuse, les services de réanimation et des urgences sont au bord de l'implosion. "Hier, nous avions 25 patients sur les brancards, qui ne pouvaient pas être ventilés, par manque de place aux urgences. Tout le monde est à bout", confie Emmanuelle Tschirhart, secrétaire médicale et syndicaliste CGT. La pénurie de personnel frappe tous les métiers et la direction peine à trouver des remplaçants. A Ajaccio, pour faire face au ballet des ambulances, la réserve sanitaire va être mobilisée quelques semaines. Pour tous les professionnels, les milliards du Ségur de la santé n'ont pas réussi à régler tous les problèmes des hôpitaux.
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