Ségur de la santé : le gouvernement a "une obligation de réussite", estime Jean Rottner, le président de la région Grand Est
Alors qu'une vaste concertation a débuté entre le gouvernement et les professionnels de santé, le président de la région Grand Est estime que "c'est l'ensemble du système de soins en France qui doit être revu".
Après la crise du coronavirus, le gouvernement a "une obligation de réussite" en ce qui concerne la réforme de l'hôpital, a lancé lundi 25 mai sur franceinfo Jean Rottner, président Les Républicains de la région Grand Est, alors que le Premier ministre Edouard Philippe a lancé ce même jour le "Ségur de la santé", une concertation de sept semaines visant à améliorer la prise en charge des malades et les conditions de travail des soignants. "Il faut qu'on travaille et qu'on travaille mieux en matière de santé en France", assure Jean Rottner, estimant qu'il faut revoir les 35 heures à l'hôpital, réformer une "machine administrative trop centralisée qui étouffe ce système de soins", et permettre une meilleure promotion des carrières.
franceinfo : Que vous inspire ce chantier de refonte de l'hôpital ?
Jean Rottner : Il est déjà nécessaire compte tenu de l'engagement exceptionnel des professionnels de santé dans l'épisode que nous avons connu au coeur de l'épidémie. Il est indispensable aussi parce que ce ne sont pas que les professionnels de l'hôpital, c'est l'ensemble du système de soins en France qui doit être revu, c'est l'articulation entre la ville et l'hôpital, entre le public et le privé. Il faut revoir les 35 heures, qui ont tué l'hôpital public parce que ce système s'est mis en place sans embauches supplémentaires. Il y a aussi une machine administrative trop centralisée qui étouffe ce système de soins, qui étouffe l'hôpital. On a besoin de soigner en toute sérénité, sans forcément des contraintes budgétaires. On a calqué le système des 35 heures du privé sur la fonction publique hospitalière sans lui donner les moyens de digérer cette réforme. Et depuis, le personnel hospitalier, les médecins, courent après un système où il manque du personnel. Pour combler tout ça, on économise sur les lits, on choisit les soins en fonction de ce qu'ils rapportent. On biaise un système de soins qui se voulait universel, on le réduit dans sa capacité d'accueil, dans sa souplesse et on arrive à la catastrophe que l'on a connue.
Faut-il répondre aux revendications du personnel hospitalier ?
Le système a tenu parce que les personnels ont fait appel à ce qu'il y a de plus beau dans une profession, c'est la vocation. Il faut répondre à cette attente, à cette demande, à cette promotion des carrières qui ne se fait plus. Il faut permettre à ces professionnels d'évoluer à l'intérieur d'un système de soins qui se renouvelle.
Faites-vous confiance au gouvernement pour mener à bien ce "Ségur de la santé" ?
C'est une obligation de réussite, on n'a pas le choix. Il faut qu'on travaille et qu'on travaille mieux en matière de santé en France. On a beaucoup pris pour exemple l'Allemagne et le Portugal dans la réussite de la lutte contre cette épidémie. C'est parce que le lien entre le monde de la médecine de ville et le monde hospitalier s'articule beaucoup mieux. J'ai un regret, c'est celui de voir les collectivités locales un petit peu loin de ce "Ségur de la santé". Nous avons été invités hier soir à 21 heures à y participer. Au niveau de la région Grand Est, c'est plus de 120 millions d'euros que nous mettons chaque année dans les politiques sanitaires.
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