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À Marseille, la vaccination à domicile permet de cibler les personnes isolées ou en précarité

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Vaccination personnes isolées
Vaccination personnes isolées Vaccination personnes isolées
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Alors que le rappel pour une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 est en route, certaines régions affichent toujours un retard pour la vaccination. C'est le cas dans les Bouches-du-Rhône et notamment à Marseille où un dispositif de vaccination à domicile a été mis en place par l'Hôpital Européen en novembre 2020. #IlsOntLaSolution

Depuis le début de la campagne de vaccination pour le Covid-19, ce sont plus de 51 millions de personnes qui ont reçu au moins une dose de vaccin. Reste maintenant à tenter de convaincre les 6 millions de Français (soit un peu moins de 11% de la population au total) qui n’ont pas encore franchi les portes d’un centre. 

Les chiffres montrent que selon les régions, les disparités sont fortes mais elles peuvent aussi se jouer à l’échelle d’une ville. Ainsi, dans les Bouches-du-Rhône, on affiche 28,5% de non-vaccinés. À Marseille, dans les quartiers Nord, un habitant sur quatre a reçu une dose de vaccin, contre un sur deux dans les quartiers Sud considérés comme plus aisés.  

Des populations isolées ou fragiles

Dans cette portion, il y a les réfractaires au vaccin mais aussi de nombreuses personnes qui, pour diverses raisons - handicap, maladie, isolement, fracture numérique - ne peuvent pas aller dans les centres de vaccination ou chez leur médecin traitant. D’où le dispositif mis en place en novembre 2020 par l'Hôpital Européen de Marseille qui propose une vaccination à domicile dans huit arrondissements de la ville (qui en compte 16).

Une campagne qui permet à "des gens qui sont loin de toutes les informations" d'être vaccinés. (C. Peltin / France Télévisions)

Aller au plus près des habitants

Un binôme mobile composé d’un soignant (médecin ou infimier-ère) et d’un médiateur se rend directement chez les habitants. Souvent, il s’agit de personnes âgées ou isolées comme le confirme Michèle Loubat, médecin retraitée : "Ce sont des gens qui sont loin de toutes les informations qu’on peut avoir, les journaux, internet... et qui négligent tout ce programme de vaccination".  

Même quand elles sont entourées par des proches, ces personnes ne peuvent se déplacer dans les centres de vaccination. C’est le cas de cette dame âgée de 96 ans épaulée par sa fille qui témoigne : "Ma mère a un début d’Alzheimer. Elle ne se déplace pas, cela fait trois ans qu’elle n’est pas sortie de chez elle. Nous sommes dans un quartier considéré comme difficile". 

Si l’hôpital n’était pas venu à nous, nous n’aurions pas pu y aller.

Denise Lorenzetti

habitante de Marseille

Fracture numérique et transports déficients

Si les centres de vaccination gratuits et sans rendez-vous se sont multipliés à Marseille, il ne faut pas oublier les difficultés réelles qui touchent certaines populations, voire certains quartiers. Dans un article publié en août 2021 sur Gomet.net, le professeur Jouve, chirurgien à l'Hôpital de la Timone et partisan de la vaccination, rappelle qu'"il ne faut pas sous-estimer la fracture numérique en s’appuyant un peu trop sur les outils comme Doctolib et Maia". Selon lui, l'autre difficulté des quartiers Nord de Marseille, "c’est la pauvreté de nos transports qui empêchent les patients de se rendre dans les hôpitaux ou dans les centres dédiés".

Depuis son lancement en novembre dernier, cette campagne organisée par l'Hôpital Européen de Marseille a permis de vacciner 700 personnes à leur domicile. Mais il n'est pas le seul à tenter de réduire la fracture vaccinale. L'association Sept (Santé et Environnement Pour Tous) a lancé un dispositif similaire en visant les quartiers Nord de Marseille. Un dispositif à découvrir dans ce reportage de France 3 Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

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