Covid-19 : de plus en plus de Russes vont se faire vacciner à l'étranger, pour pouvoir voyager
Le vaccin russe Spoutnik V n'étant toujours pas reconnu par l'Union européenne, les citoyens qui en ont les moyens se rendent en Croatie, en Serbie ou encore en Arménie dans l'espoir d'obtenir une dose de Pfizer ou Moderna.
Comme Polya, ils sont des milliers de Russes à partir à l'étranger ces derniers mois pour se faire vacciner contre le Covid-19. Cette traductrice indépendante de 37 ans était pourtant très satisfaite après ses deux injections de Spoutnik V, jusqu'à l'automne dernier : "À un moment, j'ai compris que mon amour des voyages nécessitait, hélas, un vaccin d'un autre fabricant. Malheureusement, Spoutnik n'est pas reconnu à l'étranger et à la fin du mois de novembre, je suis partie en Croatie."
Le vaccin russe n'est reconnu ni dans l'Union européenne ni aux États-Unis. Or de nombreux pays demandent aujourd'hui un schéma de vaccination complet aux visiteurs étrangers. Alors que près de la moitié de la population rechigne à se faire vacciner (52% des habitants ont reçu deux doses), le tourisme vaccinnal est un secteur en pleine expansion en Russie. La Croatie, la Serbie et l'Arménie sont devenues des destinations très prisées. Les Russes ont peu de formalités à réaliser pour y entrer, et la vaccination y est gratuite.
Un médecin italien corrompu
Le voyage coûte quand même aux alentours de 1 000 euros, une somme conséquente pour la plupart des citoyens russes. Mais le business est florissant, explique Ivetta Berdiane de l'agence de voyage BSI qui propose des voyages vaccination tout compris : "Les premiers à s'adresser à nous étaient les gens qui devaient partir en voyage d'affaires."
"Aujourd'hui, nous avons beaucoup de gens qui préparent leurs vacances du printemps ou de l'été et il y a une demande".
Ivetta Berdiane, voyagiste russeà franceinfo
D'autres ont tenté le voyage tout seuls, comme Polina. Cadre dans une start-up, elle a besoin de voyager pour son travail. Alors elle a obtenu un visa pour la Hongrie en octobre dernier et pris le bus pour éviter les contrôles aux aéroports. Mais ça ne s'est pas passé comme prévu : "J'ai obtenu un visa, je suis partie et il s'est avéré qu'une semaine plus tôt, ils avaient suspendu la vaccination pour les étrangers. Donc, j'ai cherché un autre pays et je suis parti à Milan. Milan, ça n'a pas marché parce que j'ai cru comprendre que le médecin était un peu corrompu. Cette filière s'est arrêtée parce qu'ils se sont rendu compte qu'il y avait beaucoup de Russes dans ses registres".
Polina a aussi essayé la République tchèque, sans plus de succès. Elle attend maintenant une hypothétique reconnaissance par l'Europe du vaccin Spoutnik.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.