Covid-19 : il faut que "les Français qui souhaitent se faire vacciner puissent le faire rapidement", plaide la sénatrice Catherine Deroche
La présidente de la commission des affaires sociales du Sénat auditionnera Olivier Véran le 12 janvier pour tenter de comprendre "pourquoi nous avons un tel retard" dans la vaccination, par rapport aux pays voisins.
La commission des affaires sociales du Sénat va auditionner le ministre de la Santé, Olivier Véran, le 12 janvier, alors que le gouvernement essuie de nombreuses critiques sur sa stratégie de vaccination contre le Covid-19. Catherine Deroche, sénatrice Les Républicains du Maine-et-Loire et présidente de la commission des affaires sociales du Sénat, déplore mardi 5 janvier sur franceinfo "un démarrage à pas de tortue des vaccinations". "Je souhaite que la majeure partie des Français qui souhaitent se faire vacciner puissent le faire rapidement".
franceinfo : Face aux critiques, le Premier ministre, Jean Castex, explique que "la polémique n’aide personne", que lui répondez-vous ?
Catherine Deroche : Ce n’est absolument pas une polémique. Je suis médecin de formation et comme chacun je souhaite que le plan de vaccination fonctionne. Or, depuis des mois, nous voyons qu’à chaque fois que nous émettons la moindre critique, on nous parle de polémique. Mais on a quand même été très échaudés par l’histoire des masques, par l’histoire des tests. Nous souhaitions que le vaccin soit une réussite dans sa diffusion. On nous a dit que tout était prêt et que tout irait bien, on a vu que ce n’était pas le cas.
Que voulez-vous demander au ministre de la Santé le 12 janvier lorsque vous allez l’auditionner ?
Nous avons vu ce démarrage à pas de tortue des vaccinations. Quand on compare avec d’autres pays, on était à un chiffre de personnes vaccinées par jour ridiculement faible. On nous a mis en exergue Mauricette [première personne à avoir reçu le vaccin en France], et je suis très heureuse qu’elle soit vaccinée, mais on était à quelques cas de vaccination seulement dans les Ehpad. Or, on sait très bien que les personnes vulnérables vont bien au-delà de ces quelques cas.
"Nous souhaitons savoir pourquoi nous avons un tel retard, pourquoi d’autres pays arrivent à faire. Et surtout, on nous a dit que nous étions prêts, alors qu’on voit bien que nous ne sommes pas prêts."
Catherine Derocheà franceinfo
On avance, comme cela a été le cas pendant toute la gestion de la pandémie, au coup par coup, avec une stratégie qui change jour après jour ou parfois plusieurs fois par jour, et c’est inadmissible. Je souhaite que la majeure partie des Français qui souhaitent se faire vacciner puissent le faire rapidement.
Le Premier ministre va s’exprimer jeudi. Qu’attendez-vous de lui ?
Je souhaite qu’on ait un échéancier clair, précis et surtout qu’on ne nous dise pas un échéancier qui soit de la fiction. C’est ce qui s’est passé pour les masques. On nous avait annoncé qu’ils allaient arriver. Or les commandes étaient faites mais les masques n’étaient pas là. On souhaite que lorsque les campagnes de vaccination seront vraiment mises en place, les doses de vaccin soient disponibles, et non pas en attente. Parce que cette attente est terriblement anxiogène pour les Français qui se sentent vulnérables et à qui on laisse espérer une vaccination dans quelques mois simplement alors que le virus circule toujours.
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