Covid-19 : "la grande majorité" des sapeurs-pompiers "favorable" à la vaccination, assure la Fédération nationale de la profession
Contrairement à l'intersyndicale des sapeurs-pompiers, qui a signé lundi un communiqué pour faire savoir son opposition à la vaccination obligatoire, la Fédération nationale se dit pour cette mesure, comme l'a expliqué lundi son vice-président Hugues Deregnaucourt.
"La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France est pour" la vaccination obligatoire des soignants, a affirmé sur franceinfo lundi 19 juillet son vice-président Hugues Deregnaucourt. Celle-ci se place donc en opposition avec l'intersyndicale de sept organisations, dont la CGT, Force ouvrière et Solidaires Sud, qui a adressé aux parlementaires un communiqué pour faire savoir qu'elle était contre cette vaccination obligatoire.
"La grande majorité des sapeurs-pompiers est favorable à la vaccination et va se faire vacciner", a même assuré Hugues Deregnaucourt, selon qui "50 à 60% des sapeurs-pompiers sont vaccinés."
franceinfo : Êtes-vous d'accord avec les réserves émises par l'intersyndicale ?
Hugues Deregnaucourt : La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France est pour cette vaccination pour des raisons de cohérence, de responsabilité et d'exemplarité. Depuis un an, nos pompiers participent activement aux campagnes de vaccination et tout ce qui touche à la crise du Covid. 84% de nos missions tournent autour du secours et du soin. Comme les professions de santé, lorsqu'un de nos membres est touché par le Covid, c'est reconnu comme une maladie professionnelle. C'est une mesure qui me semble cohérente que de rendre obligatoire cette vaccination. Mais avant de parler de contraintes et d'obligations avec des mesures de sanction, il faut qu'on continue effectivement à convaincre nos différents personnels. On estime qu'à peu près 50 à 60% de sapeurs-pompiers sont vaccinés, soit un peu plus que la moyenne en France. Il nous reste donc deux mois pour convaincre les uns et les autres parce que c'est notre responsabilité en tant que citoyen, envers les gens qu'on va secourir et dans un cadre familial.
Vous comprenez les oppositions et réserves exprimées par ces sept syndicats de sapeurs-pompiers ?
Bien sûr mais pour en discuter dans mon département et d'autres, on est plutôt sur un débat philosophique national qui n'a échappé à personne. Par contre, quand on parle aux pompiers de vaccination, ils ne sont pas contre, bien au contraire. Il faut remettre les choses à leur place : la grande majorité des sapeurs-pompiers est vaccinée. Que certains aient des doutes et posent des questions, d'accord. Il y a eu beaucoup d'errements au début de cette crise : protégés ? Pas protégés ? Quel matériel est indispensable ? Pas indispensable ? De façon générale, il y a une méfiance dans l'opinion publique. Il faut encore convaincre, avec quelques étapes à franchir, mais la grande majorité des sapeurs-pompiers est favorable à la vaccination et va se faire vacciner.
Est-ce l'obligation qui pose problème ?
Il faut à nouveau faire preuve de pédagogie et convaincre. C'est une difficulté, mais ce ne sera pas une contrainte. On a ouvert beaucoup de centres de vaccination à travers la France, au profit de la population. Il faut maintenant convaincre les 30 à 40% de sapeurs-pompiers restants à se faire vacciner. La difficulté aussi, c'est que nous avons été en grande majorité très bien protégés et les sapeurs-pompiers sont plutôt en bonne santé. À partir du moment où vous êtes protégés, l'obligation de vaccination n'est donc pas forcément naturelle. Mais quand on regarde les choix individuels par rapport à l'enjeu sociétal, l'enjeu par rapport au fait de retrouver notre liberté individuelle et collective, je crois que le message va continuer à être distribué et va finir par porter.
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