Covid 19 : le vaccin ne provoque pas de "changement cliniquement significatif" du cycle menstruel
Depuis le début de la campagne vaccinale, de nombreuses femmes ont signalé une modification de leur cycle menstruel. Une nouvelle étude parue jeudi permet d'apporter une réponse rassurante à leurs inquiétudes.
Quel impact de la vaccination sur le cycle menstruel ? C'est une question que se sont posée de nombreuses femmes depuis le début de la campagne vaccinale. Une nouvelle étude, menée aux Etats-Unis sur près de 4 000 femmes et parue jeudi 6 janvier, permet d'y voir plus clair : juste après avoir reçu un vaccin contre le Covid-19, le cycle menstruel des femmes, soit la période séparant le premier jour de deux périodes de règles, est rallongé de moins d'une journée en moyenne, un effet non grave et qui apparaît comme temporaire.
Cette étude doit notamment permettre de rassurer celles ayant constaté des changements dans leur cycle après une injection de vaccin. Elle permettra aussi de pouvoir opposer des données claires et solides – les premières sur la question – aux peurs et fausses affirmations ayant circulé sur les réseaux sociaux. Les résultats "sont très rassurants", a déclaré à l'AFP Alison Edelman, auteure principale de l'étude et professeure d'obstétrique et de gynécologie à l'Oregon Health & Science University.
Un changement de durée normal
"Nous ne trouvons pas de changement cliniquement significatif dans la durée du cycle menstruel associé à la vaccination contre le Covid-19", pose également l'étude, financée par les Instituts nationaux de santé (NIH) et publiée dans la revue Obstetrics & Gynecology. Tout changement de durée inférieur à huit jours est classé comme normal par la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique, rappelle-t-elle. Si un cycle s'étend généralement sur environ 28 jours, cette durée varie en effet d'une femme à l'autre, mais aussi chez une femme au cours de sa vie. La durée peut par exemple changer lors de périodes de stress.
Pour leurs travaux, les scientifiques ont analysé les données remplies par des femmes de 18 à 45 ans, et n'utilisant pas de contraception, sur une application servant à surveiller ses cycles (par exemple pour connaître ses périodes de fécondité), validée par l'Agence américaine des médicaments. Ils ont étudié la durée des cycles de quelque 2 400 personnes vaccinées -- en majorité avec Pfizer (55%), mais aussi avec Moderna (35%) et Johnson & Johnson (7%). Quelque 1 500 personnes non vaccinées ont également été incluses dans l'étude comme point de comparaison.
A quoi est dû ce changement ? "Nous savons que les systèmes immunitaire et reproductif sont interconnectés", explique Alison Edelman. Or les vaccins créent une réponse immunitaire forte. Cette réponse affecte l'axe hypothalamique hypophyso-ovarien, que la spécialiste décrit comme "l'autoroute de la communication entre le cerveau, les ovaires et l'utérus". Cet axe aide à réguler le cycle menstruel, ce pourquoi la chercheuse lui donne aussi le surnom d'"horloge corporelle". Avec la vaccination, "vous libérez des protéines appelées cytokines, dont nous savons par d'autres maladies qu'elles peuvent dérégler cette horloge corporelle", explique-t-elle.
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