Covid-19 : l’isolement des collégiens et lycéens non vaccinés en cas de contamination dans une classe "semble une bonne chose", selon la PEEP
Pour Hubert Salaün, le fait que des équipes de vaccination se déplacent dans les établissements va grandement faciliter la vaccination pour les élèves.
L'isolement des collégiens et lycéens non vaccinés en cas de contamination au Covid-19 dans une classe "semble une bonne chose", réagit mercredi 28 juillet sur franceinfo le porte-parole de la PEEP (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public) après les annonces faites par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer mercredi matin. "La vaccination ne sert plus à rien sinon", a estimé Hubert Salaün. Pour lui, "il faut aller vers un système de conviction et espérer que l'effet de groupe au niveau des élèves va marcher" pour qu'un maximum soit vacciné.
franceinfo : Que pensez-vous de la mesure annoncée par le ministre de l'Education qui consiste à réserver le présentiel aux vaccinés quand il y a un cas de Covid dans les collèges et les lycées ?
Hubert Salaün : Cela semble une bonne chose : les élèves vaccinés auront le droit d'aller au cinéma, au bowling, à la piscine, dans les restaurants… Pourquoi n'auraient-ils pas le droit de rester à l'école même s'ils ont été en contact avec quelqu'un qui a le Covid ? La vaccination ne sert plus à rien sinon. La question qui se pose surtout, c'est comment on va s'occuper des jeunes qui restent à la maison pendant une semaine ? On espère déjà qu'ils seront moins nombreux, qu'il y aura de plus en plus d'élèves vaccinés et donc de moins en moins de risques de contact. Mais il va falloir s'en occuper sérieusement de façon à ce qu'on n'organise pas un décrochage scolaire larvé. On sait que c'est en classe que les choses se passent, que le travail à la maison ce n'est pas la même chose. Ce sera compliqué pour ces élèves-là de reprendre au bout d'une semaine, surtout quand on est au lycée où le programme avance assez vite. On a vu que c'était difficile pour les enseignants de faire cours à la fois à des élèves en classe et des élèves à la maison. Les élèves vaccinés, c'est une catégorie qui n'existait pas au printemps. Maintenant, on a la chance d'en avoir. C'est normal qu'ils bénéficient de cette protection, de cet engagement. On ne pourrait pas comprendre que ces élèves-là ne puissent pas aller suivre leurs cours au collège et au lycée alors qu'ils ont le droit de profiter de tout ce qui est offert autrement.
Cela sera-t-il forcément mieux que l'an dernier où tout le monde était renvoyé chez soi ? Il y a une volonté de n'obliger à rien concernant la vaccination, mais est-ce que ça ne revient pas au même ?
On ne peut pas obliger des choses par rapport à la vaccination parce que l'école est obligatoire. Mettre un pass sanitaire obligatoire ce serait mettre dans l'illégalité les enfants qui ne sont pas vaccinés. Il faut forcément aller vers un système de conviction, d'explication et espérer que l'effet de groupe au niveau des élèves va fonctionner. Je ne pense pas que les élèves vont rester à la maison pendant une semaine de gaieté de cœur. Ils savent qu'il y a des enjeux au collège et au lycée, notamment au niveau de l'orientation, de leurs ambitions. Les élèves vont voir que les autres se vaccinent et vont sans doute faire pareil. Il va peut-être en rester quelques-uns qui refuseront. Pour ceux-là, il faut espérer que la crise se termine le plus vite possible pour qu'on puisse recommencer à fonctionner normalement.
Il y aura une vaccination possible dans chaque établissement ou a minima à proximité dans le quartier. Cela contribuera-t-il suffisamment au côté pratique ?
Ce qui est sûr, c'est que la proximité fonctionne. Beaucoup de jeunes ont du mal à se déplacer. Pour certains, même aller à l'autre bout d'un quartier n'est pas facile. Se retrouver seul dans un centre de vaccination, se demander par quelle porte on rentre, quel papier il faut… Ce n'est pas simple. Quand c'est fait dans le cadre de l'école, c'est tout de suite beaucoup plus simple : on suit les copains, on est orienté par du personnel dont c'est le métier. La seule chose, c'est qu'il faudra que ce soit effectivement des professionnels qui s'en chargent : on ne peut pas laisser retomber ça sur les épaules des chefs d'établissement, de la vie scolaire ou du personnel dans les établissements qui sont bien sollicités, surtout en début d'année où ils ont beaucoup de choses à traiter pour les jeunes qui rentrent dans leur établissement.
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