Covid-19 : peut-on vraiment extraire une septième dose d'un flacon du vaccin Pfizer ?

Peut-on extraire une septième dose d'un flacon Pfizer-BioNTech ? Ces dernières semaines, des soignants ont affirmé pouvoir extraire une dose supplémentaire grâce à des seringues particulières. L'hôpital de Bayeux en Normandie y avait vu une bonne nouvelle avant de se faire rappeler à l'ordre par l'Agence régionale de santé. Même expérience pour le médecin Jean-Paul Hamon qui a déploré sur LCI dimanche 7 mars des "doses gâchées". Interrogé par franceinfo, le ministère de la Santé confirme qu'il n'autorise pas cette politique de la septième dose, mais sans l'interdire totalement dans certaines conditions. 

Un problème de matériel spécifique 

Le premier problème est matériel. Pour pouvoir extraire une septième dose du flacon Pfizer, les soignants doivent avoir une seringue particulière dont ils disposent relativement peu, selon le ministère de la Santé. "On peut retirer cette dose avec un matériel spécifique qui est loin d'être majoritaire chez les vaccinateurs, explique le ministère. Passer de six à sept doses partout en France "ne peut donc pas être la règle."

Cependant, en pleine épidémie et alors que les tensions persistent sur les livraisons de vaccins, il n'est pas question de jeter des doses du précieux sérum si les soignants sont équipés du matériel nécessaire. "Il est impensable de perdre la septième dose, assure le ministère de la Santé. Notre message est clair : si vous y arrivez, utilisez-la parce qu'il ne faut pas de perte de doses mais ça ne peut pas devenir une généralité." Le ministère dit d'ailleurs "faire confiance aux professionnels de santé pour retirer cette septième dose dans des conditions de sécurité", notamment sans mélanger deux flacons entre eux. 

Le contrat avec Pfizer prévoit six doses par flacon 

Ce n'est pas la première fois que des soignants tentent d'optimiser le nombre de doses. En janvier déjà ils avaient affirmé pouvoir en tirer six, plutôt que cinq comme prévu. L'Agence européenne des médicaments avait dans la foulée mis à jour son étiquetage pour permettre de vacciner plus. 

Ce changement de position avait poussé le laboratoire à livrer moins de flacons tout en maintenant le nombre de doses. "C'est un sujet sensible", reconnaît d'ailleurs le ministère de la Santé qui maintient la règle de six doses par flacon pour éviter une mauvaise surprise lors des prochaines livraisons.